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Le Premier Ministre recadre le CPT : Tensions autour de la convocation de Dominique Dupuy

Le Premier Ministre Garry Conille a vivement critiqué la démarche du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) concernant la convocation de la ministre des Affaires étrangères, Dominique Dupuy, à une réunion prévue le mercredi 2 octobre. Dans une lettre adressée à Edgard Leblanc, président du CPT, Conille a souligné que la procédure employée n’était pas conforme aux protocoles institutionnels, notamment en ce qui concerne la bonne gouvernance et le respect de la hiérarchie gouvernementale.

Dans sa correspondance, le Premier ministre a rappelé que cette convocation violait les articles 156 et 159 de la Constitution amendée de la République d’Haïti. Ces articles stipulent que le Premier ministre, en tant que chef du gouvernement, exerce son autorité en collaboration avec le président de la République sur les membres du gouvernement. Ainsi, toute convocation de ministres doit se faire en coordination avec lui, une procédure qui n’a pas été respectée dans ce cas.

Garry Conille a également critiqué le délai insuffisant accordé à la ministre pour préparer les documents exigés par la convocation. Ce court préavis ne permettait pas une collecte adéquate des informations nécessaires provenant des missions diplomatiques.

En conséquence, le Premier ministre a demandé l’annulation de la convocation et a proposé que la ministre des Affaires étrangères participe plutôt à la réunion hebdomadaire entre le gouvernement et le CPT, prévue le vendredi 5 octobre.

Dominique Dupuy avait été convoquée pour clarifier des points concernant l’agenda de la délégation haïtienne lors de la 79e session de l’Assemblée générale des Nations Unies. La lettre de convocation, signée par le chef de cabinet du CPT, Jean-Victor Harvel Jean Baptiste, exigeait que Dupuy fournisse des copies des correspondances relatives aux rencontres bilatérales demandées pour le CPT, ainsi que celles sur la protection des hauts responsables de la délégation.

Lors de cette session de l’ONU, Edgard Leblanc n’a pas pu rejoindre la délégation à temps en raison de la présence déjà sur place d’une délégation conduite par le Premier ministre Conille. Le service secret américain a informé Leblanc qu’il ne pouvait assurer la sécurité de deux délégations haïtiennes simultanément, retardant ainsi son arrivée.

De son côté, le conseiller présidentiel Lesly Voltaire a été écarté d’une réunion bilatérale entre Conille et le président brésilien Lula da Silva, ce qui a provoqué une vive réaction de sa part. Voltaire a imputé cette exclusion à Dominique Dupuy, et des tensions au sein du CPT se sont intensifiées. Une majorité des conseillers serait favorable à son éviction.

Ainsi, cette situation révèle les tensions internes au sein du CPT, exacerbées par la gestion des affaires diplomatiques à l’international et la coordination entre les membres du gouvernement.

Rédaction Kominotek News 

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