Le président américain Donald Trump, fidèle à son approche sécuritaire radicale, a récemment déclaré son intention d’expulser certains citoyens américains vers le Salvador pour les incarcérer dans une prison de haute sécurité. Cette proposition, formulée en présence du président salvadorien Nayib Bukele, a provoqué un tollé parmi les défenseurs des droits humains.
Lors d’une réunion dans le Bureau ovale, Trump a affirmé qu’il envisageait d’envoyer des citoyens américains accusés de crimes vers la prison Cecot, située au Salvador. Il s’exprimait devant des journalistes et a souligné son désir d’aller « plus loin » en matière de sécurité, en incluant des « criminels locaux » dans les groupes expulsés vers des pays tiers.
Assis aux côtés de Bukele, Trump a ajouté : « Je ne sais pas quelles sont les lois, mais j’aimerais que ces personnes soient expulsées. » Il a également été entendu en privé en train de dire à Bukele que « les locaux seront les prochains », en référence à des individus nés aux États-Unis qu’il considère comme des terroristes présumés. Il a même suggéré que le Salvador devrait « construire cinq prisons supplémentaires » pour accueillir ces détenus.
Il s’agit d’une proposition récurrente de Trump. La semaine dernière, sa porte-parole, Karoline Leavitt, avait confirmé que le président avait discuté de cette idée avec son cabinet. Selon elle, il s’agirait de « criminels violents ayant enfreint à plusieurs reprises les lois du pays ». Bukele avait lui-même évoqué cette possibilité en février, lors d’une visite du secrétaire d’État américain Marco Rubio, en parlant d’incarcérer des « criminels américains dangereux » dans les prisons salvadoriennes.
Si cette idée a été saluée par certains alliés de Trump, comme Elon Musk, elle a été fermement rejetée par les organisations de défense des droits humains. Ces dernières la jugent illégale et contraire à la Constitution. La juge de la Cour suprême Sonia Sotomayor a déjà exprimé ses inquiétudes, critiquant les efforts de l’administration Trump pour établir une base légale permettant d’expulser des citoyens américains vers des prisons étrangères.
Selon Sonia Sotomayor, l’administration semble croire qu’un citoyen peut être arrêté, mis de force dans un avion et emprisonné à l’étranger sans possibilité de recours. Elle considère cette dérive comme dangereuse pour l’État de droit aux États-Unis.
Plus de 200 migrants, principalement d’origine vénézuélienne, ont déjà été envoyés à la prison Cecot. Accusés d’appartenir au gang transnational « Tren de Aragua », 90 % d’entre eux n’avaient aucun casier judiciaire connu aux États-Unis, selon une enquête menée par Bloomberg.
Human Rights Watch a récemment accusé les gouvernements américain et salvadorien de pratiquer des « disparitions forcées », les migrants étant détenus sans contact avec leurs familles ni accès à une défense légale.
Avec ces propos, Donald Trump relance un débat explosif sur la portée des droits civiques aux États-Unis et les limites des politiques sécuritaires. Les semaines à venir diront si cette idée reste un simple coup de communication ou devient un projet de politique publique.
Rédaction Kominotek NEWS