À compter du 25 juin, tous les camionneurs circulant aux États-Unis devront être en mesure de lire et de comprendre les panneaux de signalisation en anglais, de communiquer verbalement avec les autorités et de comprendre les consignes écrites ou orales données par les forces de l’ordre. En cas de non-respect, un douanier ou un patrouilleur pourra mettre « hors service » tout conducteur de véhicule commercial.
Cette nouvelle réglementation a suscité des réactions mitigées au sein de l’industrie du transport. Gilbert Thibault, propriétaire d’une entreprise de transport, a réagi en disant : « Ça ne me fait pas peur, mais il va falloir être tolérant envers certaines personnes qui parlent moins bien anglais. Il y a des coins au Québec où on ne parle pas anglais du tout. » Cette remarque met en lumière les défis potentiels pour les conducteurs qui ne maîtrisent pas suffisamment la langue de Shakespeare.
Benoit Racette, à la tête d’une firme de consultation en gestion de crise, s’interroge sur les conséquences concrètes de cette mesure : « S’ils sont pris là, qu’est-ce que l’on fait avec la marchandise? Avec le chauffeur? » Il soulève un point crucial, car la mise hors service d’un conducteur pourrait entraîner des retards dans la livraison des marchandises et des coûts supplémentaires pour les entreprises.
Racette explique également que si un agent zélé décide de retirer un chauffeur de la route, le camion pourrait être laissé en attente, ce qui représente un problème majeur pour de nombreuses entreprises. « C’est dans l’angle mort de beaucoup d’entreprises », ajoute-t-il.
Cette exigence linguistique n’est pas entièrement nouvelle, car elle existait déjà dans la réglementation fédérale américaine. Cependant, son application avait été assouplie en 2016, sous l’administration Obama. Le président américain a signé ce décret le 28 avril dernier, marquant un retour à une approche plus stricte.
Les entreprises attendent maintenant avec impatience les lignes directrices précises que le gouvernement américain devrait dévoiler prochainement. Ces directives permettront aux agents américains de mettre hors service les conducteurs de camions commerciaux qui ne répondent pas aux critères linguistiques.
Certains estiment que cette mesure vise principalement à résoudre des problèmes spécifiques au sein de l’industrie, notamment au Texas, où l’utilisation de l’espagnol est répandue, ou à réglementer les activités de certaines entreprises en Ontario. Benoit Therrien, un observateur de l’industrie, suggère : « C’est peut-être pour régler leur problème d’espagnol de leur côté, notamment au Texas, ou pour régler la multitude d’entreprises en Ontario. » Cette interprétation met en lumière les motivations potentiellement sous-jacentes à cette décision.
En somme, cette nouvelle réglementation pourrait avoir des répercussions significatives sur l’industrie du transport, notamment pour les conducteurs qui ne maîtrisent pas l’anglais. Les entreprises doivent maintenant se préparer à ces changements et attendre les détails des autorités américaines pour s’adapter en conséquence.
Rédaction Kominotek NEWS