La communauté de Pont-Sondé a été secouée par une attaque brutale perpétrée par le gang Gran Grif le 3 octobre dernier, qui a laissé des cicatrices profondes et soulevé des interrogations sur l’efficacité des mesures de sécurité mises en place par le gouvernement et ses partenaires internationaux.
À l’hôpital Saint-Nicolas de Saint-Marc, Rose-Bertha, une commerçante de 35 ans, se remet d’une grave blessure au pied causée par une balle lors de l’assaut. « J’essayais de fuir vers Saint-Marc lorsque deux hommes m’ont interceptée. L’un d’eux m’a tiré dans le pied », raconte-t-elle, la douleur transparaissant dans sa voix. Rose-Bertha fait partie des 23 blessés admis à l’hôpital ce jour-là, qui a également enregistré cinq décès.
D’autres, comme Sony Jeanty, 21 ans, ont été touchés par des balles alors qu’ils tentaient de protéger leurs proches pendant l’attaque. Le directeur médical de l’hôpital, Frantz Alexis, évoque un afflux de patients présentant des traumatismes graves, tandis que des corps sans vie gisaient dans les rues.
Les événements tragiques de Pont-Sondé ont mis en lumière l’inefficacité apparente des forces de sécurité face à l’escalade de la violence. Les habitants ont rapidement dû enterrer des victimes dont les corps étaient laissés à l’abandon, tandis que des groupes de défense se formaient pour tenter de contrer l’influence grandissante des gangs.
Les résidents, pris de panique, se sont réfugiés dans des centres d’hébergement, comme au Lycée National Antoinette Dessalines, où les conditions de vie sont précaires. Le vice-délégué de Saint-Marc, Walter Montas, signale qu’environ 4 000 personnes restent déplacées.
Malgré la présence de policiers et de membres de la mission multinationale dirigée par le Kénya, la situation reste critique. « Il n’y a eu aucune intervention significative dans les bastions des gangs », se désole Venson François, un responsable local. Pendant que le calme semble revenir, les habitants demeurent sous la menace, incapables de vaquer à leurs occupations quotidiennes, et craignant de nouvelles violences.
Rédaction Kominotek News