À la veille du conclave destiné à élire le successeur du pape François, les cardinaux électeurs affluent progressivement à Rome. Leur présence est doublement marquée : assister aux funérailles du souverain pontife et prendre part aux réunions préparatoires, moments clés pour définir les grandes orientations de l’Église. Si 80 % des cardinaux appelés à voter ont été nommés par François, ils ne suivent pas nécessairement tous la même ligne idéologique.
Malgré cette majorité numérique, un constat prévaut parmi les électeurs : il ne s’agit pas d’élire le « successeur de François » à proprement parler, mais bien un nouveau pape, susceptible d’apporter sa propre vision. Le collège cardinalice apparaît hétérogène ; nombre de ses membres ne se connaissent pas personnellement et arrivent sans position clairement arrêtée quant au profil du futur chef de l’Église.
Autour du cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État du Vatican, se rassemble un groupe composé d’anciens diplomates et de membres influents de la Curie romaine. Ils privilégient une approche institutionnelle et pragmatique.
Les 14 cardinaux américains affichent des profils variés. Timothy Dolan, archevêque de New York, se distingue par son dynamisme médiatique, tandis que Robert Francis Prevost, plus réservé et proche du pape François, incarne une continuité plus discrète.
Partisans d’une Église synodale et ouverte au dialogue interreligieux, ils pourraient rallier autour de figures comme Mario Grech, Jean-Claude Hollerich ou Cristóbal López Romero, archevêque de Rabat.
Critiques envers certaines évolutions impulsées par François, les conservateurs restent divisés entre plusieurs figures telles que Robert Sarah, Leo Burke ou Gerhard Ludwig Müller. Les cardinaux Willem Jacobus Eijk (Pays-Bas) et Péter Erdő (Hongrie) sont également cités parmi leurs principaux candidats.
Luis Antonio Tagle, souvent surnommé le « François philippin », et Matteo Zuppi, président de la Conférence épiscopale italienne, apparaissent comme des candidats naturels à la continuité de l’œuvre du pape défunt.
Avec 55 électeurs, les cardinaux italiens espèrent voir revenir le siège pontifical en Italie. Les noms de Matteo Zuppi, Pietro Parolin et Pierbattista Pizzaballa, patriarche de Jérusalem, sont régulièrement évoqués.
Le conclave s’annonce particulièrement complexe. Aucune tendance ne semble capable de s’imposer sans concessions. Le futur pape devra non seulement fédérer autour de son élection mais également répondre aux défis spirituels, institutionnels et géopolitiques auxquels l’Église catholique est confrontée.
Rédaction Kominotek NEWS