Depuis plusieurs mois, des accusations graves pèsent sur Lionel Lazzare, porte-parole adjoint de la Police nationale d’Haïti (PNH). Pierre Espérance, directeur exécutif du Réseau national de défense des droits humains (RNDDH), l’accuse publiquement de maintenir des liens avec la fédération de gangs Viv Ansanm. Ces allégations, pourtant de nature à ébranler la confiance dans les institutions, n’ont suscité aucune réaction officielle de la part de Lionel Lazzare ou de la direction de la PNH.
Ce mutisme est d’autant plus préoccupant que les soupçons de corruption et de collusion avec des groupes armés ne cessent de se renforcer. Dans un contexte où les institutions haïtiennes peinent à restaurer la confiance, l’absence de transparence et de réaction de la part de la PNH ne fait qu’alimenter les doutes. Pour une partie de l’opinion publique, ce silence est perçu comme un aveu d’impuissance, voire comme une complicité passive.
Dans un pays où l’insécurité et les violences liées aux gangs font rage, l’absence de réaction de la PNH apparaît comme un signe supplémentaire de fragilité. La crédibilité des forces de l’ordre, déjà érodée par des années de crises, en souffre d’autant plus. Les organisations de la société civile, les médias indépendants et les organismes internationaux de défense des droits humains réclament avec insistance des éclaircissements et des mesures concrètes.
Pour de nombreux observateurs, l’enjeu est crucial : la survie même de l’institution policière pourrait dépendre de sa capacité à se démarquer de toute suspicion. Comme le souligne un analyste sécuritaire, « la PNH ne peut prétendre ramener l’ordre et la sécurité si elle ne parvient pas à se placer au-dessus de tout soupçon ».
Chaque jour de silence renforce donc le doute et affaiblit un peu plus la légitimité d’une police déjà en proie aux difficultés dans sa lutte contre le crime organisé. Sans une réaction claire et sans mesure pour répondre à ces allégations, la PNH risque de voir son image se dégrader irrémédiablement, au moment même où le pays a plus que jamais besoin d’une force de l’ordre forte et crédible.
Rédaction Kominotek NEWS