La commune de Carrefour, dans la région métropolitaine de Port-au-Prince, est totalement paralysée ce lundi 28 avril 2025, après l’appel à une grève de trois jours lancé par le chef de gang Christ-Roi Chéry, connu sous le nom de Krisla. Ce dernier a utilisé les réseaux sociaux pour diffuser une note vocale, ordonnant la fermeture de toutes les activités publiques et privées, tout en appelant les autorités à entamer un dialogue pour instaurer la paix dans la zone. Cette action a immédiatement affecté la vie quotidienne de la population.
Sur le terrain, l’appel à la grève a été largement suivi. Selon des témoignages recueillis par le média Vant Bèf Info, l’administration publique, les écoles, les grands magasins ainsi que la majorité des commerces ont respecté l’ordre, fermant leurs portes. Seuls les hôpitaux sont restés ouverts, bien que leur fonctionnement se fasse dans un climat tendu et sous haute surveillance, compte tenu de la situation sécuritaire.
Cette paralysie a mis en évidence la fragilité sécuritaire de Carrefour, où les groupes armés exercent un contrôle de plus en plus marqué sur les activités économiques et sociales. Le commerce, déjà fragilisé par l’insécurité, a été durement touché par la grève imposée, illustrant le vide laissé par l’absence de l’État et l’incapacité des forces de l’ordre à garantir la sécurité des citoyens.
Malgré une faible circulation observée sur certaines artères principales et l’ouverture timide de quelques commerces, la peur reste palpable parmi la population. La crainte des représailles en cas de non-respect de l’ordre de grève montre la domination des gangs sur la vie publique et privée à Carrefour.
L’impact de cette grève est un autre signe de l’emprise grandissante des gangs sur la commune. Leur capacité à paralyser toute une localité met en lumière l’inefficacité de l’État à restaurer l’ordre et à protéger les habitants de Carrefour. Les forces de l’ordre, largement absentes ou incapables d’intervenir de manière décisive, ne parviennent pas à rompre ce cercle vicieux de violence et de soumission des populations aux groupes criminels.
Bien que Krisla ait exprimé une volonté de dialogue avec les autorités pour rétablir la paix, la situation actuelle de Carrefour reflète un échec flagrant de la gouvernance et une inquiétante impasse sécuritaire. La population se retrouve piégée entre des gangs de plus en plus puissants et un État impuissant à protéger ses citoyens. Si la grève semble avoir apporté un répit temporaire, la question demeure : combien de temps encore les habitants de Carrefour vivront-ils sous la menace de ces bandes criminelles ?
Source : VBI
Rédaction Kominotek NEWS
