Trois ans après le séisme dévastateur d’août 2021, l’espoir renaît dans les communes de Saut-Mathurine et La Colline, situées dans le département du Sud d’Haïti. Le 30 avril 2025, deux écoles flambant neuves ont été inaugurées, marquant une étape importante dans la reconstruction du pays.
Ces établissements scolaires sont le fruit d’un partenariat entre le gouvernement haïtien, l’UNICEF et le Japon. Chacune des deux structures comprend neuf salles de classe, des modules dédiés à la petite enfance, des cantines scolaires et des installations fonctionnant à l’énergie solaire. Ensemble, elles accueilleront plus de 1 000 enfants, leur offrant un cadre sécurisé et propice à l’apprentissage.
Le ministre de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle, Augustin Antoine, présent lors de l’inauguration, a salué cette initiative comme un pilier essentiel de la reconstruction. Il a rappelé que « l’éducation est un droit fondamental et un pilier pour la reconstruction d’une société », mettant en avant le rôle des partenaires internationaux et la résilience des communautés touchées.
Pour Nishiuchi Kazuhiko, Chargé d’Affaires de l’Ambassade du Japon en Haïti, l’investissement dans l’éducation est crucial, surtout dans un contexte de fragilité persistante. Il a souligné que cette contribution du Japon vise à bâtir un système éducatif plus résilient, capable de répondre aux besoins des enfants, même en temps de crise.
Geeta Narayan, représentante de l’UNICEF en Haïti, a pour sa part insisté sur l’importance du tissu social : « Une école, ce n’est pas que des murs. C’est une communauté vivante. »
Ces écoles vont au-delà de leur mission éducative : elles jouent un rôle déterminant dans la protection de l’enfance. Dans un contexte national marqué par la montée en puissance des gangs armés, l’accès à une éducation de qualité devient un outil de prévention majeur.
Selon un rapport de l’UNICEF relayé par l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), plus de 30 % des membres de gangs en Haïti sont des enfants. Ces derniers sont souvent recrutés pour servir de messagers, de guetteurs ou d’exécutants. Offrir une alternative éducative crédible et sécurisée est donc essentiel pour freiner cette dynamique.
Alors que les autorités nationales et la communauté internationale qualifient désormais les gangs de véritables organisations terroristes, la réinsertion sociale et la prévention deviennent des priorités stratégiques.
L’inauguration de ces écoles représente ainsi plus qu’un simple projet d’infrastructure : elle incarne la volonté collective de redonner aux enfants d’Haïti des perspectives d’avenir, à travers l’éducation, la stabilité et l’inclusion.
Rédaction kominotek NEWS
