République dominicaine : El País dénonce des violences sexuelles contre des migrantes haïtiennes à Punta Cana pour éviter l’expulsion
Un récent reportage du journal espagnol *El País* met en lumière des abus systématiques subis par des femmes haïtiennes en République dominicaine, révélant une situation humanitaire alarmante. Intitulé « La otra cara de Punta Cana: haitianas violadas para evitar ser deportadas y abandono escolar », l’article dénonce des violences sexuelles et des violations massives des droits humains dans un contexte de renforcement des mesures migratoires.
Parmi les témoignages recueillis, celui de Ruth, une migrante haïtienne résidant dans la zone touristique de Punta Cana, est particulièrement bouleversant. Elle décrit comment, lors des raids des agents de l’immigration, elle est contrainte de cacher ses enfants et de subir des agressions sexuelles pour éviter l’expulsion vers Haïti, un pays qu’elle a fui pour fuir la pauvreté et l’insécurité. Ces pratiques, selon le journal, sont loin d’être isolées et témoignent d’une réalité cruelle vécue par de nombreuses femmes haïtiennes en République dominicaine.
Depuis l’entrée en vigueur de nouvelles mesures migratoires en avril 2025, plus de 14 000 Haïtiens ont été expulsés en moins de quinze jours, selon les informations d’*El País*. Ces mesures, mises en place par le président Luis Abinader, incluent une « dominicanisation » du marché du travail, un contrôle accru des services hospitaliers et la poursuite de la construction d’un mur frontalier entre Haïti et la République dominicaine. Ces politiques ont des conséquences dévastatrices : déscolarisation d’enfants haïtiens, séparation de familles et chute de la main-d’œuvre dans des secteurs clés comme le tourisme, la construction et l’agriculture.
Des communautés entières, comme celle de Villa Esperanza, vivent dans une atmosphère de terreur permanente, avec des rafles, des violences et des expulsions arbitraires. Les ONG locales et internationales dénoncent une politique qui s’apparente à une forme d’« épuration ethnique ». Amnesty International a une nouvelle fois condamné ces pratiques discriminatoires et exige la fin immédiate des expulsions massives et des contrôles abusifs.
Le journal rapporte également la mort récente d’une jeune femme haïtienne, décédée dans un hôpital en raison du manque de papiers légaux. Les autorités exigent désormais des documents même en cas d’urgence, une mesure qui met en danger des vies humaines. Face à cette situation alarmante, le silence du gouvernement haïtien est dénoncé par de nombreux observateurs. Aucune déclaration officielle n’a été émise jusqu’à présent, malgré la multiplication des violations des droits fondamentaux à ses frontières.
Rédaction kominotek NEWS
