Depuis avril 2024, le centre-ville de Port-au-Prince, paralysé par la guerre des gangs, montre de légers signes de reprise des activités. Du Champ de Mars à la rue Cameau, la circulation reprend timidement, bien que les stigmates des mois de violence demeurent visibles. Les rues principales comme la rue Magloire Ambroise et la rue Capois voient à nouveau des véhicules et des passants. Les petits commerces rouvrent progressivement, mais beaucoup d’entreprises hésitent encore à revenir. « La semaine dernière, j’ai réparé sept véhicules en une journée. Cela n’était pas arrivé depuis décembre », témoigne un technicien à Bois Verna.
Malgré cette reprise partielle, certaines zones sont toujours désertes et encombrées de déchets, comme la rue Cameau. Les habitants attendent des signes clairs de sécurité avant de relancer complètement leurs activités. « On entend encore des coups de feu. On attend une annonce officielle pour réouvrir », explique un propriétaire de minibar au Champ de Mars.
L’Hôpital Universitaire d’État d’Haïti (HUEH), fermé depuis sept mois, reste isolé. Ses bâtiments criblés de balles, ses salles désertes et les rongeurs qui s’y promènent témoignent de l’abandon de cette institution vitale. L’hôpital, autrefois essentiel pour la population, est désormais hors service, et les résidents en formation sont sans lieu d’étude. L’Hôpital universitaire de la Paix, en périphérie, tente de compenser, mais il est submergé par l’afflux de patients.
En dépit de ces faibles signes de reprise, Port-au-Prince est encore loin d’un retour à la normale. L’insécurité, marquée par des détonations sporadiques, continue de peser lourdement sur la ville, empêchant un redémarrage complet des activités.
Rédaction Kominotek News