Le commissaire de police Lyvenston Gauthier, en poste à Tabarre, a été retenu à la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ) suite à son audition le 13 septembre 2024, selon un rapport publié par Le Nouvelliste le 16 septembre 2024. Il serait impliqué dans une affaire d’exécution extrajudiciaire à Tabarre, près de l’hôpital Petits Frères et Sœurs. Cependant, Lionel Lazarre, porte-parole adjoint de la Police, a refusé de révéler l’identité de la victime, une démarche qui suscite de nombreuses interrogations.
L’arrestation de Gauthier fait l’objet de débats quant à sa légalité. Certains évoquent des machinations politiques, tandis que d’autres parlent d’abus de pouvoir de la part de la police et de certains de ses supérieurs. D’après les articles 24.1 et 26 de la Constitution haïtienne, un citoyen ne peut être détenu sans motif légal et doit comparaître devant un juge dans les 48 heures suivant son arrestation. L’article 30 du Code d’instruction criminelle précise par ailleurs que les arrestations sans flagrant délit sont interdites, remettant en question la procédure suivie par la DCPJ.
Les avocats de Gauthier ont invoqué l’habeas corpus, un recours pour exiger la libération de leur client, jugeant sa détention arbitraire. La doyenne du Tribunal de Première Instance de la Croix-des-Bouquets, Grécia Norcéus, a ordonné sa libération, mais le commissaire du gouvernement Giovanni Aubourg a refusé d’exécuter cet ordre et a émis un mandat de dépôt contre Gauthier.
Cette situation met en lumière des tensions au sein des institutions judiciaires et policières, illustrant un dysfonctionnement de l’État de droit en Haïti. La réaction du commissaire Aubourg, perçue comme une défiance envers l’autorité judiciaire, alimente les soupçons de règlement de comptes internes. Pour certains observateurs, cette affaire reflète une crise plus large dans le système judiciaire haïtien, où les procédures légales sont souvent contournées.
Rédaction Kominotek News