Rebondissement dans la rencontre Haïti-Brésil à New York : Le président brésilien et « Fanmi Lavalas » en conflit
Leslie Voltaire, représentant de Fanmi Lavalas au sein du Conseil présidentiel de transition (CPT), s’est vu refuser l’accès à une réunion importante entre les délégations brésilienne et haïtienne à New York. D’après un article publié dans Le Nouvelliste par l’ancien représentant de l’OEA en Haïti, Ricardo Seitenfus, cette exclusion découle directement de la décision du président brésilien, Lula da Silva, qui souhaitait marquer ses distances avec le mouvement Lavalas.
La décision de Lula fait suite à une méfiance vis-à-vis de Fanmi Lavalas, remontant à des divergences au sein de la gauche latino-américaine. Selon Seitenfus, ces tensions trouvent leurs racines dans le conflit entre Jean-Bertrand Aristide, fondateur de Lavalas, et Gérard Pierre-Charles, dirigeant de l’Organisation du Peuple en Lutte (OPL), après les élections controversées de 2000 en Haïti. Ce schisme a provoqué une rupture au sein de la gauche en Amérique latine, autrefois unie autour des idéaux progressistes.
Le refus du président brésilien de recevoir Leslie Voltaire souligne cette fracture. Depuis les années 2000, la gauche latino-américaine, à travers le Forum de São Paulo, a pris ses distances avec Aristide, allant jusqu’à soutenir ses opposants politiques haïtiens. La non-invitation de Voltaire à New York est donc un geste hautement symbolique, témoignant d’un refroidissement durable entre Fanmi Lavalas et la gauche régionale.
Cet incident illustre aussi la complexité des relations entre Haïti et ses voisins latino-américains, alors que le pays continue de chercher un appui diplomatique sur la scène internationale. La rencontre, prévue en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies, devait servir de plateforme de dialogue, mais s’est transformée en une démonstration publique des divisions politiques haïtiennes.
Rédaction Kominotek News