Professions interdites, accès au logement limité : Les Haïtiens confrontés à de nouvelles restrictions en Rép Dominicaine
Face à l’afflux de citoyens haïtiens sur leur territoire, les autorités dominicaines examinent de nouvelles mesures restrictives. Un avant-projet de loi, récemment présenté, propose de conditionner l’achat de biens immobiliers par des ressortissants haïtiens à une autorisation préalable du pouvoir exécutif.
D’après le journal Listin Diario, ce texte a été soumis par Pelegrín Castillo, président de la Force nationale progressiste, et soutenu par les députés Elías Wessin, du Parti démocrate chrétien de Quisqueyan (PQDC), et Eugenio Cedeño, du Parti révolutionnaire moderne (PRM). Le projet a été introduit lors d’une conférence tenue à la Chambre des députés. Il souligne que tant que la situation d’instabilité et de violence en Haïti persiste, toute tentative d’acquisition immobilière par des citoyens haïtiens devra être soumise à l’approbation du pouvoir exécutif.
Le texte prévoit également que les services de renseignement et de sécurité analysent les dossiers des acheteurs avant toute décision. Chaque année, le pouvoir exécutif sera tenu de rapporter au Congrès national les demandes approuvées. Cette initiative vise également à interdire l’acquisition de propriétés par des étrangers dans les provinces frontalières, conformément à l’article 10 de la Constitution dominicaine.
Mesures ciblant les étudiants haïtiens
Parmi les dispositions du projet de loi, un article impose aux étudiants haïtiens bénéficiant de bourses dominicaines de retourner en Haïti pour travailler pendant une durée comprise entre quatre et sept ans. Ce contrat sera partagé avec les autorités haïtiennes et l’Organisation des États américains (OEA).
En cas de non-respect, les professionnels concernés seront expulsés et interdits définitivement d’entrée en République Dominicaine. Par ailleurs, ils devront rembourser les frais liés à leur formation.
Restrictions sur certaines professions
Le projet de loi spécifie également des professions interdites aux ressortissants haïtiens, notamment les métiers de gardiennage, les postes dans des entreprises de sécurité privée, la conduite de véhicules de transport, les emplois dans les stations de carburant, ainsi que les services de jardinage en milieu urbain. Les emplois publics, à l’exception des postes de traducteurs, leur seraient également inaccessibles.
Le Conseil national des migrations pourrait élargir ces interdictions à d’autres secteurs pour des motifs de sécurité nationale ou d’intérêt public. Toute infraction à ces restrictions entraînerait des amendes équivalentes à trois à cinq fois le salaire minimum public, et les récidivistes risqueraient la suspension ou le retrait des licences nécessaires au fonctionnement de leurs entreprises.
Ce projet de loi, s’il est adopté, marquera un tournant dans la gestion des relations migratoires entre les deux pays voisins.
Rédaction Kominotek News