Plus de 3 600 morts en six mois en Haïti : Rapport alarmant du Haut-Commissariat des Nations Unies
Le 27 septembre 2024, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme a publié un rapport troublant, révélant que 3 661 personnes ont perdu la vie en Haïti durant les six premiers mois de l’année. Ce chiffre, reflétant une violence persistante dans le pays, souligne l’urgence d’agir face à l’insécurité omniprésente qui ravage la société haïtienne. Cette violence, qui se maintient à un niveau similaire à celui de l’année précédente, inquiète profondément la communauté internationale.
Volker Türk, Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, a exprimé sa préoccupation, déclarant qu’il est inacceptable que des vies continuent d’être sacrifiées à cause de la criminalité . Bien que des avancées aient été réalisées, comme la mise en place d’un Conseil présidentiel de transition et d’un nouveau gouvernement, il a insisté sur le fait que ces efforts sont insuffisants face à la puissance des gangs qui paralysent le quotidien de millions de citoyens.
Pour faire face à cette crise, les Nations unies ont déployé la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité (MSS). Actuellement, environ 430 membres sont déjà en opération sur le terrain. Cependant, M. Türk a souligné que pour réellement contenir la menace des gangs armés, la mission doit recevoir des renforts en personnel et en matériel. De plus, les opérations de la MSS doivent se conformer aux normes internationales en matière de droits humains, conformément à la résolution 2699 du Conseil de sécurité des Nations unies.
Le rapport de l’ONU brosse également un tableau sombre des violations des droits humains dans plusieurs régions du pays, notamment à Port-au-Prince, dans l’Artibonite, et dans le sud du département de l’Ouest. Il met en lumière une augmentation alarmante de la violence sexuelle par les gangs, qui s’en servent pour contrôler et terrifier les populations.
La violence touche également les enfants : au cours du premier semestre de 2024, au moins 860 personnes ont été tuées et 393 blessées lors d’opérations policières, dont 36 mineurs. Ces données soulèvent des préoccupations quant à l’usage excessif de la force par les forces de sécurité, notamment dans les zones densément peuplées.
L’Artibonite, surnommé le grenier d’Haïti, n’a pas échappé à cette montée en violence. Les gangs ont contraint les agriculteurs à abandonner plus de 3 000 hectares de terres, aggravant ainsi l’insécurité alimentaire qui affecte 1,6 million de personnes. Cette situation ne fait qu’intensifier la crise humanitaire déjà préoccupante dans le pays.
Face à cette situation, Volker Türk a exhorté les autorités haïtiennes à renforcer les institutions publiques et la police, affaiblies par la corruption, et à rétablir l’État de droit. Il a également insisté sur la nécessité de protéger les enfants recrutés par les gangs et de lutter plus efficacement contre les violences sexuelles. L’aide aux personnes déplacées doit également être renforcée.
Enfin, il a lancé un appel à la communauté internationale pour qu’elle applique strictement l’embargo sur les armes et intensifie les sanctions économiques et de voyage afin de freiner l’expansion des gangs armés en Haïti. Le rapport conclut que, sans une coopération accrue entre les autorités haïtiennes et leurs partenaires internationaux, la violence continuera de dévaster la population du pays.
Rédaction Kominotek News
