À l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le paludisme, célébrée chaque 25 avril, la communauté internationale renouvelle son engagement dans la lutte contre cette maladie parasitaire qui continue de toucher les populations les plus vulnérables. Instituée par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) en 2007, cette journée vise à rappeler l’urgence d’intensifier les efforts pour parvenir à l’éradication du paludisme.
Le thème retenu cette année, « Le paludisme s’arrête avec nous : réinvestir, réimaginer, raviver », souligne l’importance d’une mobilisation collective pour combler les inégalités qui freinent les avancées. En Haïti, où la maladie reste endémique, cet appel prend une dimension particulière.
Le Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) continue d’enregistrer chaque année des milliers de cas, notamment dans les départements de l’Artibonite, du Sud et de la Grand’Anse. Le développement du paludisme est aggravé par le manque d’infrastructures sanitaires, les effets du changement climatique et la précarité des conditions de vie, qui favorisent la prolifération du moustique Anopheles, vecteur principal de la maladie.
Des avancées importantes ont été obtenues grâce aux campagnes de distribution de moustiquaires imprégnées, à la sensibilisation des populations et au renforcement des systèmes de surveillance épidémiologique. Ces initiatives, menées par le ministère de la Santé publique et de la Population (MSPP) avec le soutien de partenaires internationaux, ont permis de réduire significativement la transmission de la maladie dans plusieurs zones.
Cependant, ces efforts demeurent fragiles. L’insécurité persistante et les déplacements de population compliquent l’accès aux soins et freinent les interventions. Face à ces défis, les experts insistent sur la nécessité d’une approche communautaire renforcée, en formant des agents de santé locaux, en impliquant les leaders communautaires et en adaptant les stratégies aux réalités spécifiques de chaque région.
Pour plusieurs spécialistes, l’élimination du paludisme en Haïti d’ici 2030 reste un objectif atteignable, à condition d’assurer une coordination soutenue et durable des actions. La réussite de cet objectif dépendra de la capacité du pays à renforcer ses structures de santé, à mobiliser les ressources nécessaires et à maintenir l’engagement communautaire sur le long terme.
En cette Journée mondiale, le message adressé à la communauté haïtienne est clair : vaincre le paludisme est possible, mais cela nécessite un effort national concerté. En Haïti, l’éradication de cette maladie représente non seulement une priorité de santé publique, mais aussi un impératif de justice sociale et de résilience collective.
Rédaction Kominotek NEWS
