Nicolás Maduro interdit la plateforme X au Venezuela
Le président vénézuélien Nicolás Maduro a pris une mesure radicale, le jeudi 8 août, en signant un décret pour bloquer l’accès à la plateforme de réseau social X (anciennement Twitter) pendant dix jours. Cette décision intervient en réponse à une altercation publique avec Elon Musk, le propriétaire de la plateforme, qui a intensifié les critiques contre Maduro.
Depuis la victoire contestée de Maduro aux élections présidentielles du mois dernier, les tensions entre le président socialiste et le milliardaire américain se sont exacerbées. Elon Musk a qualifié Maduro de « dictateur » et de « clown », tandis que Maduro accuse Musk d’inciter à la haine et à la violence contre le gouvernement vénézuélien.
Dans une allocution télévisée diffusée hier soir, Maduro a affirmé que la plateforme serait « retirée de la circulation » par l’agence de régulation des télécommunications de l’État. Il a reproché à Musk de violer les règles du pays en alimentant les conflits internes et en incitant à la confrontation civile.
Le conflit entre les deux hommes a débuté lorsque Musk a exprimé son soutien au candidat de l’opposition, Edmundo González, et a dénoncé ce qu’il qualifie de fraude électorale majeure. Ce n’est pas la première fois que Maduro affronte des accusations de fraude électorale. Sa réélection en 2018 avait également été largement contestée par la communauté internationale, et son troisième mandat en cours est perçu comme une continuation de la doctrine du « chavisme » instaurée par son prédécesseur, Hugo Chávez.
La situation au Venezuela est particulièrement tendue avec des manifestations antigouvernementales en cours. Des centaines de personnes ont été arrêtées par les forces de sécurité suite à ces manifestations, et les opposants au régime sont menacés de détention. Le scrutin du 28 juillet, jugé « non démocratique » par de nombreux observateurs, est toujours contesté. Le Conseil national électoral (CNE) a admis que l’élection n’a pas respecté les normes internationales, tandis que Maduro accuse l’instance électorale d’avoir été victime d’un « cybercoup d’État » orchestré par Musk.
Malgré la proclamation de Maduro comme vainqueur, les résultats officiels du décompte des voix n’ont pas encore été publiés. Les gouvernements de plusieurs pays, dont le Brésil, la Colombie, et le Mexique, ont appelé à la publication des résultats, tandis que d’autres, comme les États-Unis, l’Argentine, et l’Équateur, reconnaissent Edmundo González comme le véritable vainqueur.
Rédaction Kominotek News