Négociations entre l’État haïtien et des gangs armés pour la réouverture des infrastructures sanitaires.
Des informations récentes révèlent que le ministère de la Santé publique haïtien (MSPP) aurait négocié directement avec des gangs armés pour rouvrir des hôpitaux fermés en raison de l’insécurité. Ces discussions, restées secrètes jusqu’ici, auraient permis la relance de l’hôpital maternité Isaïe Jeanty en décembre 2024, mais au prix de conditions imposées par les chefs de gangs.
Selon des sources ayant participé aux discussions, les gangs ont exigé l’absence totale de policiers et de véhicules blindés lors de la cérémonie d’inauguration. Pour garantir leur coopération, il aurait été proposé d’offrir aux chefs de gangs des caisses de rhum Barbancourt et d’autres compensations pour leurs hommes. Cependant, ces engagements n’auraient pas été respectés par le ministère, suscitant le mécontentement des groupes armés.
Trois semaines plus tard, une tentative similaire pour rouvrir l’hôpital de l’Université d’État d’Haïti (HUEH) a tourné au drame. Sans protection policière, une attaque des gangs a coûté la vie à deux journalistes et un policier, laissant plusieurs blessés parmi les professionnels présents. Des témoins dénoncent la négligence des autorités, qui n’auraient pris aucune mesure pour sécuriser l’événement malgré les menaces évidentes.
L’ancien ministre de la Santé, Duckenson Lorthe Blema, nie toute implication dans ces négociations. Pourtant, des témoignages concordants confirment que des discussions avec les gangs ont bien eu lieu pour garantir l’accès aux établissements de santé.
En février 2025, un nouvel incident a frappé l’HUEH lorsqu’un incendie criminel, attribué aux gangs, a ravagé plusieurs services essentiels. Ce contexte d’insécurité persistante continue de paralyser le système de santé haïtien, mettant en péril l’accès aux soins pour la population.
Cette affaire soulève de vives critiques sur la gestion de la crise sécuritaire et l’inaction des autorités face au contrôle exercé par les gangs sur des infrastructures vitales. Pendant ce temps, l’insécurité continue d’entraver l’accès aux soins, laissant la population livrée à elle-même.
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Rédaction Kominotek News