La Chambre des représentants des États-Unis a récemment adopté une proposition de loi controversée qui prévoit l’instauration d’une taxe de 3,5 % sur les envois d’argent à destination de l’étranger, spécifiquement pour les non-citoyens américains. Cette taxe s’appliquerait aux résidents permanents, aux détenteurs de visas et à toute personne ne possédant pas la citoyenneté américaine. En revanche, les citoyens américains seraient exonérés de cette taxe, à condition d’utiliser des services d’envoi agréés et de fournir une preuve de leur statut légal.
Cette mesure ne concerne pas uniquement Haïti. En effet, elle aurait des répercussions sur de nombreuses communautés issues de l’immigration qui envoient régulièrement de l’argent à leurs proches restés au pays. Les diasporas mexicaine, salvadorienne, nigériane et philippine, entre autres, seraient particulièrement touchées par cette taxe. Ces envois, souvent vitaux pour les familles à l’étranger, pourraient donc être réduits ou rendus plus difficiles.
La proposition de loi, portée par des élus républicains et soutenue par l’ancien président Donald Trump dans le cadre de sa campagne présidentielle, est présentée comme un moyen de faire contribuer les étrangers au financement de la sécurité des frontières et de la lutte contre l’immigration illégale. Ses promoteurs argumentent que cette taxe permettrait de renforcer les mesures de contrôle migratoire tout en générant des revenus supplémentaires pour le gouvernement américain.
Cependant, cette mesure doit encore être examinée par le Sénat, où son adoption demeure incertaine. Si elle venait à être mise en œuvre, les conséquences pour Haïti pourraient être particulièrement sévères. Selon des estimations préliminaires, le pays pourrait perdre plus de 130 millions de dollars par an, une somme qui représente une part significative des envois de fonds reçus actuellement.
Plusieurs organisations de défense des droits des migrants ont déjà condamné cette proposition de loi, la qualifiant de discriminatoire et de contraire aux principes d’équité. Elles soulignent que cette taxe aggraverait les inégalités économiques, déjà bien présentes, et fragiliserait davantage les économies des pays en développement. Ces organisations craignent également que cette mesure ne puisse avoir un impact négatif sur les moyens de subsistance des familles qui dépendent fortement de ces envois d’argent.
En somme, cette taxe sur les envois d’argent suscite un large débat, tant sur le plan économique que sur le plan éthique. Si elle est adoptée, elle pourrait avoir des conséquences profondes sur les communautés migrantes et les pays qui comptent sur ces transferts pour soutenir leur économie.
Rédaction Kominotek NEWS