L’OPC en pleine tourmente : Hédouville défend son mandat et attaque la nomination de son successeur
Le mandat de sept ans de Me Renan Hédouville en tant que Protecteur du citoyen est officiellement terminé depuis le 27 octobre dernier, mais une crise institutionnelle secoue l’Office de la protection du citoyen (OPC) suite à la contestation de sa succession. Hédouville, arrivé en fin de mandat, refuse de céder sa place au magistrat Jean Wilner Morin, nommé par intérim. Il conteste la procédure qui a conduit à cette nomination, arguant qu’elle ne respecte pas la loi fondamentale du pays, notamment la Constitution haïtienne.
Lors d’une conférence de presse tenue le 14 novembre 2024, Me Hédouville a qualifié de « scélérat » l’arrêté du 12 novembre 2024 qui désigne Jean Wilner Morin en tant que protecteur du citoyen par intérim. Il a souligné que la nomination de son successeur ne suit pas la procédure constitutionnelle, notamment celle qui implique le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) dans le processus de désignation. « Je continuerai à défendre l’indépendance de l’OPC et à me battre pour que mes droits soient respectés », a-t-il déclaré, en insistant sur la légitimité de sa position.
Cette crise institutionnelle intervient dans un contexte où la gestion de Me Hédouville à la tête de l’OPC est de plus en plus critiquée par plusieurs organisations de la société civile. La Plateforme des organisations haïtiennes des droits humains et Ensemble Contre la Corruption (ECC) ont appelé à un audit financier de l’institution, soupçonnant des irrégularités dans la gestion des fonds publics. Selon ces groupes, des pratiques telles que le népotisme, le favoritisme dans les recrutements, ainsi que des voyages à l’étranger et des dépenses non justifiées pour des proches seraient survenues sous la direction de Hédouville.
Les accusations de mauvaise gestion se sont intensifiées après la fin de son mandat. Les organisations dénoncent une administration opaque et réclament des comptes sur l’utilisation des ressources de l’OPC, un organisme censé garantir la défense des droits des citoyens. La question de l’indépendance de l’OPC et de sa capacité à jouer son rôle dans un climat de crise politique et économique devient de plus en plus centrale.
L’issue de cette crise institutionnelle pourrait avoir des répercussions sur la crédibilité de l’OPC et sur la manière dont l’institution sera perçue par les citoyens, les ONG et la communauté internationale.
Rédaction Kominotek News.