En Haïti, la crise humanitaire s’aggrave, en grande partie alimentée par des violences entre gangs et une instabilité politique croissante. Cette situation dramatique a poussé plus de 580 000 personnes à quitter leurs foyers, les forçant à se réfugier dans des sites temporaires aux conditions précaires. Dans ce contexte, l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) a récemment publié une étude révélant un grand danger : la dégradation de la santé mentale chez les personnes déplacées internes (PDI) dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince.
La majorité de ces personnes déplacées trouvent refuge dans des sites temporaires où les conditions de vie sont désastreuses. Ces conditions aggravent considérablement les risques pour leur bien-être, notamment sur le plan psychologique. Entre la cohabitation difficile avec les communautés locales, l’insalubrité, la malnutrition, et l’absence de perspectives d’avenir, les PDI vivent dans un climat d’anxiété permanent. Ce stress omniprésent représente une menace sérieuse pour leur santé mentale, mais aussi pour celle des communautés qui les accueillent et des travailleurs humanitaires.
L’OIM a mené en 2024 une étude approfondie sur les comportements suicidaires et les mesures de prévention parmi les PDI de la ZMPAP. Publiée en juin 2024, cette enquête vise à évaluer comment les déplacements internes impactent la santé mentale et le bien-être psychosocial des personnes concernées. Elle s’appuie sur des témoignages de ceux qui sont directement et indirectement touchés par cette crise, ainsi que sur des données recueillies sur le terrain.
Les résultats de cette évaluation mettent en lumière la gravité de la situation actuelle à Port-au-Prince, avec une augmentation des comportements suicidaires parmi les PDI. L’OIM recommande des actions immédiates pour renforcer la prévention du suicide à travers trois axes : améliorer les compétences des services étatiques en matière de santé mentale, soutenir le bien-être psychosocial des PDI, et développer une prise en charge spécialisée pour gérer les risques suicidaires.
Cette crise humanitaire, bien au-delà de ses impacts visibles, révèle une urgence moins perceptible mais tout aussi dévastatrice : la dégradation de la santé mentale chez les personnes déplacées. Une action coordonnée et immédiate est nécessaire pour offrir un soutien psychologique à ceux qui en ont le plus besoin.
Rédaction Kominotek News
