Dans une salle de classe reconvertie en refuge provisoire, des femmes attendent en silence, serrant contre elles leurs enfants. Certaines ont fui Mirebalais, d’autres Saut-d’Eau, toutes cherchant refuge à Hinche, échappant aux tirs mais non au chaos ambiant. Ce dimanche 6 avril, l’Organisation des Citoyens pour une Nouvelle Haïti (OCNH) a distribué 600 kits d’hygiène dans cinq sites de la commune, offrant un répit dans un quotidien marqué par l’incertitude.
À l’École nationale Immaculée Conception, une cinquantaine de kits ont été remis à des mères qui, pour la première fois depuis des jours, ont pu se laver avec du savon ou changer leurs enfants avec des lingettes propres. « On n’a rien emporté, à part nos vies », murmure Rose-Mila, 29 ans, serrant une bouteille de shampooing contre sa poitrine comme un trésor précieux.
Dans d’autres sites, tels que l’École Anténor Firmin, l’École polytechnique, l’EFACAP et la Mairie, la distribution s’est déroulée dans le calme. « L’EFACAP a reçu 200 kits et la mairie 300, car ces lieux hébergent les groupes les plus nombreux », explique un agent de l’OCNH. L’organisation, après une mission d’observation dans les zones d’hébergement, a priorisé les femmes et les enfants, dont la vulnérabilité est exacerbée par ces conditions précaires.
« Les besoins sont immenses. Ces kits ne sont qu’un début. Un geste pour leur montrer qu’on les voit », confie un responsable de l’organisation, notant les cas de malnutrition et d’infections recensés depuis l’arrivée des déplacés.
Depuis des semaines, Hinche accueille des vagues de personnes fuyant les violences armées. Les salles de classe, les cours d’écoles et même les couloirs des bâtiments publics sont devenus des abris de fortune. Derrière chaque regard, une histoire de fuite, de perte et d’incertitude se cache.
L’OCNH appelle à une réponse humanitaire plus large et coordonnée. « On ne peut pas laisser ces familles livrées à elles-mêmes. Ce n’est pas une simple crise passagère », alerte un membre de l’équipe terrain.
À Hinche, les voix des déplacés restent discrètes, mais leur silence parle volumes. Pendant ce temps, l’OCNH continue son travail, discrètement mais obstinément, car en temps de violence, chaque geste compte pour préserver ce qui reste d’humanité.
Source : VBI
Rédaction Kominotek NEWS