Le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) accueille un nouveau coordonnateur, Leslie Voltaire, qui succède à Edgard Leblanc Fils, dont le mandat a pris fin le 7 octobre. La cérémonie officielle de passation des pouvoirs s’est tenue à la Villa d’Accueil à Musseau. Huit des neuf conseillers présidentiels, dont Smith Augustin, Louis Gérald Gilles et Emmanuel Vertilaire, qui figurent dans un rapport de corruption passive, étaient présents. Edgard Leblanc Fils, le coordonnateur sortant, était absent, ayant exprimé ses préoccupations concernant la présence de ces trois conseillers dans l’affaire BNC lors d’une adresse à la nation quelques heures avant la cérémonie.
Dans son discours, Leslie Voltaire a souligné la gravité de la situation actuelle en matière de sécurité. « Le travail est immense, nous avons beaucoup de choses à corriger et d’obstacles à franchir », a-t-il déclaré, appelant à la solidarité entre les acteurs de la société haïtienne. Il a plaidé pour un changement de gouvernance, en appelant à privilégier l’intérêt national au détriment des intérêts personnels. Voltaire a promis une plus grande transparence au sein du CPT, annonçant des avancées telles que l’établissement d’un Conseil électoral provisoire et la création d’organes de contrôle des actions gouvernementales.
La prise de fonction de Leslie Voltaire à la tête du CPT soulève des interrogations quant à la capacité de cette nouvelle direction à relever les défis actuels d’Haïti. Si ce changement promet d’apporter une approche plus transparente et collaborative, des questions persistent quant à l’efficacité de ces mesures face à des crises profondes, notamment la déportation massive des migrants haïtiens, un problème sur lequel le gouvernement semble jusqu’à présent inactif.
De plus, parler de transparence semble paradoxal lorsque l’on considère que des conseillers présumés impliqués dans des affaires de corruption continuent d’occuper leurs postes au sein du conseil. Cette situation jette une ombre sur l’intégrité du CPT et remet en question la légitimité de ses promesses de réforme.
Les interrogations demeurent : Leslie Voltaire saura-t-il apaiser les conflits internes qui minent le Conseil Présidentiel de Transition? Cette nouvelle nomination pourra-t-elle réellement faire la différence ou ne sera-t-elle qu’une façade destinée à projeter une image positive d’un conseil déjà terni par la présence de conseillers corrompus ?