Le Panama a récemment mis en place des barbelés sur plusieurs routes longeant le passage de Darién, dans le but d’empêcher les migrants de se diriger vers les États-Unis via la frontière mexicaine. Ce passage périlleux, d’environ 80 kilomètres à travers une région montagneuse de forêt tropicale, relie l’Amérique du Sud à l’Amérique centrale et a vu une augmentation significative du nombre de réfugiés prêts à risquer leur vie pour le traverser.
Les chiffres montrent que plus de 170 000 migrants ont emprunté cette route entre janvier et le 6 juin de cette année. La décision du Panama de renforcer les mesures de sécurité dans cette région s’inscrit dans le cadre d’un accord récemment conclu avec Washington, visant à réduire le flux migratoire vers les États-Unis.
Cependant, cette initiative a suscité des critiques, notamment de la part de hauts responsables colombiens. Le président colombien Gustavo Petro a vivement réagi, déclarant que « les barbelés dans la jungle ne feront qu’amener les noyés à la mer. » Il a insisté sur le fait que la solution ne réside pas dans des mesures de répression, mais dans l’amélioration des conditions économiques et sociales des pays du Sud. « La migration sera stoppée en levant les blocus économiques et en améliorant l’économie du sud, » a-t-il ajouté.
Les migrants qui traversent le passage de Darién affrontent de nombreux dangers, allant des terrains accidentés aux risques de violence et d’exploitation. Malgré ces défis, la pression économique et les situations de crise dans leurs pays d’origine poussent de nombreux individus et familles à entreprendre cette dangereuse randonnée.
Le débat sur la manière de gérer la crise migratoire en Amérique centrale et du Sud continue de diviser les opinions. Alors que certains prônent des mesures de sécurité accrues et des accords bilatéraux pour contrôler les flux migratoires, d’autres appellent à des solutions plus humanitaires et à long terme, visant à traiter les causes profondes de la migration.