La disparition du pape François le 21 avril, après une longue maladie, a profondément secoué le monde catholique. Les funérailles prévues pour le 26 avril marqueront la fin d’un pontificat marquant. Mais l’attention se tourne déjà vers l’élection de son successeur, et parmi les prétendants, le nom du cardinal haïtien Chibly Langlois retient l’attention. Si élu, il deviendrait non seulement le premier pape noir de l’histoire, mais aussi le premier pape originaire d’Haïti.
Né le 29 novembre 1958 à La Vallée-de-Jacmel, dans le Sud-Est d’Haïti, Chibly Langlois a embrassé la vocation sacerdotale et été ordonné prêtre en 1991. Titulaire d’un diplôme en théologie pastorale de l’Université pontificale du Latran à Rome, il a été nommé évêque de Fort-Liberté en 2004, puis des Cayes en 2011. En 2014, le pape François l’a élevé au rang de cardinal, une première pour un Haïtien. Cette reconnaissance a propulsé Langlois sur la scène internationale, inscrivant son nom dans l’histoire de l’Église.
En tant que président de la Conférence épiscopale d’Haïti en 2014, le cardinal Langlois a joué un rôle central dans la médiation politique, facilitant les négociations entre le gouvernement, les partis politiques et la société civile. Sous sa direction, l’Église catholique a contribué à la signature de l’Accord d’El Rancho, une étape clé pour sortir le pays de l’impasse politique et organiser des élections crédibles.
Langlois est également connu pour son engagement envers les plus vulnérables. Après le séisme dévastateur de 2010, il s’est impliqué dans les efforts de reconstruction et a accompagné les populations touchées. Son ministère a toujours été guidé par des valeurs de solidarité, de justice sociale et de défense des exclus. Il a été une voix forte pour les pauvres, appelant l’Église à se positionner en tant que « Église des périphéries », reprendant les mots du pape François.
Au-delà des frontières haïtiennes, le cardinal Langlois est reconnu comme une voix influente au sein de l’Église universelle. Membre de plusieurs commissions pontificales, il a participé à des réflexions sur la paix, la justice sociale et le rôle de l’Église dans un monde en mutation. Son expérience terrain et sa vision pastorale lui confèrent une légitimité auprès de ses pairs.
En tant que cardinal électeur, il participera au prochain conclave chargé de désigner le prochain souverain pontife. Son nom circule avec insistance, car il incarne une Église ancrée dans les réalités humaines, ouverte aux défis contemporains et tournée vers les marges. L’élection d’un pape noir, issu d’un pays souvent marginalisé, marquerait un tournant historique pour l’Église catholique.
Chibly Langlois, par son parcours, son humilité et son engagement, pourrait symboliser ce renouveau. Il incarne l’espoir d’une Église plus inclusive, plus proche des peuples et plus attentive aux cris du monde. Alors que l’Église catholique s’apprête à entrer dans une nouvelle ère, le nom de Chibly Langlois se distingue parmi les papabili. Le visage d’un pape haïtien, aujourd’hui, est peut-être plus qu’un rêve : une possibilité historique.
Rédaction Kominotek NEWS
