L’Association des Médias Indépendants d’Haïti (AMIH) a récemment lancé un appel urgent au CONATEL, l’instance régulatrice des télécommunications en Haïti, pour souligner les difficultés croissantes rencontrées par les médias indépendants. Dans une lettre en date du 9 avril, signée par Georges Venel Remarais de Radio Solidarité et Eddy Charleus de Radio Télé Méga Star, l’association décrit une situation alarmante marquée par des violences, des pressions économiques et un contexte sécuritaire précaire.
L’AMIH met en lumière une série d’agressions visant directement les médias. Plusieurs stations de radio, qu’elles soient membres de l’association ou non, ont été pillées, incendiées ou attaquées, ce qui a paralysé leurs activités. Des médias emblématiques comme Radio Télé Méga Star, Mélodie FM et RTVC ont été particulièrement touchés par ces actes de violence. L’association souligne que ces attaques ne sont pas isolées, mais s’inscrivent dans un contexte de menaces quotidiennes visant à neutraliser les médias.
Outre les dangers physiques, les médias haïtiens font également face à une crise économique sans précédent. La fermeture ou la réduction des activités des entreprises, principales sources de revenus publicitaires, a plongé de nombreux médias dans une détresse financière. Les charges fiscales, jugées inadaptées à la situation actuelle, aggravent encore cette précarité.
Face à cette situation critique, l’AMIH a formulé trois demandes principales à l’attention du CONATEL :
– La mise en place d’un plan d’aide d’urgence pour les médias en difficulté.
– L’exonération temporaire ou la réduction significative des taxes et redevances.
– Le renforcement des mesures de sécurité pour protéger les journalistes et les installations médiatiques.
L’AMIH rappelle que la presse est un pilier essentiel de la démocratie et exhorte le CONATEL à assumer ses responsabilités pour préserver la liberté d’expression. « Il est impératif que le CONATEL prenne en compte les difficultés économiques et sécuritaires auxquelles font face nos institutions de presse et mette en œuvre les mesures nécessaires pour leur survie », peut-on lire dans la lettre.
Dans un contexte de généralisée instabilité, l’appel de l’AMIH revêt une urgence particulière. Sans action rapide, c’est non seulement la voix des médias qui risque de se taire, mais aussi celle des citoyens haïtiens. La liberté d’expression, un droit fondamental, pourrait disparaître, laissant le pays dans un silence inquiétant.
Rédaction Kominotek NEWS