La France a franchi une étape significative en adoptant, mercredi soir, une résolution sans précédent en faveur d’Haïti. Ce texte, déposé le 9 avril 2025, invite à reconnaître, rembourser et réparer la « double dette » imposée par la France coloniale à la première république noire indépendante. Cette décision marque un tournant majeur dans les relations entre la France et Haïti.
La résolution appelle officiellement le gouvernement français à reconnaître l’injustice de l’Ordonnance du 17 avril 1825. Par cet acte, la France avait contraint Haïti à verser 150 millions de francs-or en échange de la reconnaissance de son indépendance, acquise en 1804 après une lutte acharnée. Cette somme visait à indemniser les colons pour la perte de leurs « biens », y compris les esclaves affranchis.
Au fil des années, cette dette a pesé lourdement sur l’économie haïtienne, entraînant un appauvrissement structurel du pays. La résolution adoptée par les députés français souligne la nécessité d’évaluer les conséquences profondes et durables de cette dette sur la société haïtienne. Elle ouvre également la voie à un dialogue politique sur un éventuel remboursement.
Pour mener à bien ce travail de mémoire et de justice, les parlementaires réclament la création d’une commission indépendante. Celle-ci serait chargée d’analyser les demandes de restitution et de proposer un mécanisme équitable pour réparer les dommages subis. Bien que symbolique à ce stade, cette démarche pourrait redéfinir la manière dont la France aborde son passé colonial.
Cette avancée législative intervient à un moment où de nombreux pays réévaluent leur histoire coloniale et les réparations qui en découlent. Pour Haïti, souvent négligé dans les débats internationaux, cette reconnaissance pourrait être le prélude à une justice historique longtemps attendue.
Rédaction Kominotek NEWS