Selon plusieurs responsables, la Brigade de Sécurité des Aires Protégées (BSAP), créée pour protéger les 24 aires protégées d’Haïti, fait face à de graves accusations portant sur des recrutements douteux et une prolifération d’armes de provenance incertaine. Ces pratiques, combinées à un manque de supervision, suscitent l’inquiétude des responsables.
Entre 2017 et 2024, l’effectif de ce corps est passé d’une centaine à 3 000 agents, selon Jean François Thomas, directeur général de l’Agence Nationale des Aires Protégées (ANAP). Toutefois, ces chiffres varient : une commission de restructuration évoque plus de 6 000 agents, tandis que d’importants désordres empêchent une évaluation précise.
Les critiques envers la BSAP s’accumulent. Recrutements arbitraires, implication de certains agents dans des affaires criminelles, et absence de contrôle sur l’armement sont fréquemment dénoncés. Beaucoup d’agents portent des armes de gros calibre dont l’origine demeure obscure. « La plupart des membres se sont armés eux-mêmes », affirme Jean François Thomas, tout en déplorant l’absence de régulation par les autorités compétentes.
Ces lacunes ont conduit à des abus graves, allant des agressions physiques à des accusations de contrebande. En 2024, des tensions entre la BSAP et la Police Nationale d’Haïti (PNH) ont dégénéré en affrontements meurtriers. Pour Frantz Daniel Pierre, membre d’une commission de restructuration, ces problèmes découlent d’un système de gestion défaillant et d’une instrumentalisation politique de la brigade.
Alors que le pays fait face à une crise sécuritaire généralisée, la réforme de la BSAP apparaît essentielle pour restaurer sa mission environnementale et endiguer ses dérives actuelles.
Rédaction Kominotek News