Dans la nuit du 15 au 16 juillet 2020, Jean Daniel Joseph, ancien journaliste de Radio Télé Zénith et de Radio Télé Megastar, a été violemment agressé à son domicile situé à Croix-des-Bouquets. Cinq hommes armés ont fait irruption dans sa maison après avoir tiré dans le quartier pour semer la panique. Leur cible était claire : faire taire une voix critique du paysage médiatique haïtien.
L’attaque s’est déroulée à la rue Dolney #22, impasse Lafleur, alors que Jean Daniel Joseph se trouvait chez lui avec sa femme, Claunise Guerrier, et leur fils. Le commando a exécuté leur chien, puis s’est acharné physiquement et verbalement sur les membres de la famille. Le journaliste a été traîné hors du lit, frappé, menacé avec des armes et humilié.
Les assaillants ne se sont pas contentés de la violence physique. Ils ont clairement exprimé leurs motivations. « Si tu continues à parler contre le pouvoir, on reviendra vous tuer tous », aurait déclaré l’un d’eux. Le message ne laissait aucune ambiguïté : cette attaque visait à faire taire un journaliste jugé trop critique.
En plus des violences subies, les agresseurs ont emporté le matériel de travail de Jean Daniel Joseph, ainsi que des documents personnels. L’entrepôt alimentaire appartenant à son épouse a été pillé puis incendié, réduisant à néant les moyens de subsistance de la famille.
Suite à l’attaque, la famille a fui dans une zone boisée à proximité, où elle a passé plusieurs nuits sans abri, dans un état de traumatisme profond. L’insécurité persistante et l’absence de perspectives de protection ont poussé Jean Daniel Joseph à quitter son poste à Radio Télé Megastar, mettant ainsi fin à une carrière construite avec détermination. « Nous avons dormi dehors, sous les arbres, pendant des jours. Nous étions traumatisés et sans soins », confie-t-il, soulignant l’ampleur du choc subi.
Jean Daniel Joseph ne se considère pas comme un cas isolé. Son expérience rejoint celle de nombreux journalistes haïtiens, confrontés à des menaces, des agressions, voire des assassinats, dans un climat d’impunité généralisée. L’absence de mesures de protection efficaces met en péril la liberté de la presse et la sécurité de ceux qui choisissent d’informer.
À travers son témoignage, il lance un cri d’alerte : en Haïti, exercer le journalisme de manière indépendante peut coûter la vie.
Rédaction Kominotek NEWS