Jean-Charles Moïse, dirigeant du parti politique Pitit Desalin, a exprimé ce lundi 28 avril 2025 une critique virulente contre le Conseil présidentiel de transition (CPT), qu’il accuse de mauvaise gestion et d’inaction face aux défis du pays. Invité à l’émission Panel Magik sur la radio Magik9, il a fustigé ce qu’il qualifie de « gouvernance chaotique ».
Lors de son intervention, Jean-Charles Moïse a évoqué une réunion récente du CPT au cours de laquelle le président du Conseil aurait quitté la salle pour éviter le débat sur le maintien ou non du directeur général a.i de la Police nationale d’Haïti. Ce sujet, pourtant inscrit à l’ordre du jour par Emmanuel Vertilaire, représentant de Pitit Desalin, n’a pas été discuté. Ce refus d’aborder une question cruciale a été perçu comme un signe de dysfonctionnement au sein du Conseil.
Face à cette situation, Jean-Charles Moïse a annoncé que son parti pourrait rappeler son représentant si aucune mesure significative n’était adoptée dans les semaines à venir. Il a déclaré : « Nous allons exiger l’adoption de mesures concrètes en faveur du pays. En cas de refus, nous retirerons notre représentant. »
Reconnaissant la part de responsabilité de Pitit Desalin dans la situation actuelle, Jean-Charles Moïse a affirmé que son parti avait tenté, sans succès, de promouvoir des changements depuis l’intérieur du Conseil. Il a souligné : « Une fois que nous avons cautionné ce qui se passe, nous sommes tout aussi responsables. »
Dans un message publié sur Facebook, le leader de Pitit Desalin a insisté sur la nécessité pour son parti de ne pas rester silencieux face à ce qu’il considère comme une dérive politique. Il a dénoncé une transition centrée sur la conquête du pouvoir et les intérêts particuliers, plutôt que sur la résolution de la crise sécuritaire : « Il ne s’agit pas de résoudre le problème de l’insécurité, mais de conquérir le pouvoir, de passer des contrats et de favoriser des amis au détriment de la population. »
Jean-Charles Moïse appelle également la population à se mobiliser pour mettre fin à ce qu’il désigne comme le « duo CPT-Primature », qu’il juge inefficace.
Alors que le CPT vient de marquer sa première année d’existence, les critiques de Pitit Desalin laissent entrevoir un possible désengagement du parti, et mettent en lumière les tensions croissantes au sein de l’appareil de transition. Le désaccord ouvert entre le chef de file de Pitit Desalin et le fonctionnement du CPT pourrait annoncer une recomposition du paysage politique de la transition dans les semaines à venir.
Rédaction Kominotek NEWS
