Insécurité galopante et frustrations populaires : Haïti interpelle son Conseil de Transition
Un an après sa création, le Conseil présidentiel de Transition (CPT), chargé de conduire Haïti vers une sortie de crise, fait face à une vague de critiques. Mandaté pour restaurer la stabilité et impulser des réformes majeures, il est aujourd’hui accusé d’inaction et d’éloignement des réalités quotidiennes du peuple haïtien.
L’insécurité demeure l’une des principales préoccupations en Haïti. Dans la capitale Port-au-Prince et ses environs, les citoyens expriment leur désarroi face à la situation. Selon plusieurs témoignages recueillis, le CPT est perçu comme impuissant face à l’aggravation de la violence.
« L’insécurité n’a cessé d’empirer. Un an après, le CPT n’a toujours pas trouvé de solution. Les conseillers-présidents sont censés rétablir la paix, mais ils n’arrivent même pas à s’entendre entre eux », déplore Jules, commerçant à Pétion-Ville.
De son côté, Mireille, fonctionnaire à Port-au-Prince, souligne un décalage inquiétant entre les autorités et la population : « Ils vivent dans une autre réalité. Ils s’octroient des salaires exorbitants, alors que les citoyens peinent à se nourrir. »
Au-delà de la question sécuritaire, la gestion financière du CPT est également au centre des critiques. Les rémunérations élevées et les frais de fonctionnement des membres du Conseil suscitent l’indignation.
« C’est inacceptable de voir autant d’argent gaspillé dans un pays en crise. On ne voit aucune amélioration concrète pendant que le peuple souffre », affirme Rosa, étudiante à Port-au-Prince.
Frédéric, chauffeur de taxi à Delmas, déplore lui aussi cette situation : « L’insécurité devient incontrôlable et ils continuent de dépenser pour des choses inutiles. S’ils avaient voulu vraiment aider, ils auraient déjà agi. »
Pour de nombreux citoyens, l’inefficacité du CPT contribue à un climat de chaos institutionnel. Loin de restaurer la confiance, le Conseil semble aggraver le sentiment d’abandon de la population.
« Les institutions publiques ne fonctionnent plus. C’est un chaos total. Et ceux qui doivent nous guider gaspillent l’argent du peuple », explique Luc, étudiant à l’Université d’État d’Haïti.
Jean, ouvrier dans la région métropolitaine, résume le ressenti général : « Je n’ai plus confiance en ce Conseil. Chaque jour, la vie devient plus difficile, et ils continuent à faire comme si de rien n’était. »
Parmi les membres du collège présidentiel pointés du doigt figurent Smith Augustin, Louis Gérald Gilles, Fritz Alphonse Jean, Edgar Leblanc Fils, Laurent Saint-Cyr, Emmanuel Vertilaire, Frinel Joseph, Régine Abraham et Leslie Voltaire, ainsi que les neuf groupes et partis politiques qu’ils représentent.
La population haïtienne exige désormais des actions concrètes et immédiates. « On parle de réformes, mais on vit toujours dans la misère. Il faut des actions concrètes, maintenant. Les Haïtiens en ont assez des discours creux », souligne Sophie, commerçante au marché de la Croix-des-Bossales.
Face à ce mécontentement généralisé, le Conseil présidentiel de Transition est vivement appelé à revoir ses priorités. Les Haïtiens attendent des mesures tangibles pour restaurer la sécurité, relancer l’économie et répondre aux besoins fondamentaux de la population.
Un an après sa mise en place, le bilan du CPT est loin de répondre aux espoirs suscités. Pour beaucoup, le temps des discours est révolu : la population réclame des actes forts et immédiats pour sortir Haïti de l’impasse.
Rédaction Kominotek NEWS