Alors que débute la saison cyclonique, qui s’étend de mai à octobre, Haïti se trouve dans une situation de vulnérabilité extrême. Le pays, confronté à une crise sécuritaire persistante, à une résurgence du choléra et à un système de santé fragile, doit affronter une période critique où les risques naturels pourraient aggraver des conditions déjà précaires.
Pour anticiper les urgences, le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) a prépositionné près de 5 000 kits d’hygiène, ainsi que des kits sanitaires et récréatifs dans les régions du Cap-Haïtien et des Cayes. Cette initiative vise à garantir une réponse rapide dans les zones les plus exposées, notamment en cas d’inondations ou de déplacements massifs de populations liés aux intempéries.
Cependant, l’accès à l’aide humanitaire reste un défi majeur. À Port-au-Prince et dans d’autres régions du pays, la présence de groupes armés qui contrôlent de vastes territoires entrave les déplacements et met en danger les travailleurs humanitaires. Cette insécurité généralisée compromet les actions de prévention, les efforts de préparation aux catastrophes et l’acheminement de l’aide d’urgence.
La saison des pluies s’accompagne régulièrement d’une augmentation des cas de choléra. En 2024, plus de 59 000 cas ont été enregistrés, entraînant près de 800 décès. Le manque d’accès à l’eau potable, les inondations récurrentes et les conditions sanitaires précaires contribuent à la propagation rapide de la maladie, rendant la situation sanitaire particulièrement préoccupante à l’approche des tempêtes.
Le système de santé haïtien, quant à lui, montre de sérieuses limites. Les infrastructures médicales sont insuffisamment équipées, les effectifs sont réduits et les médicaments manquent cruellement. Dans ces conditions, la gestion simultanée d’une crise sanitaire et d’une catastrophe naturelle pourrait s’avérer extrêmement difficile, voire chaotique.
Face à cette triple menace – climatique, sécuritaire et sanitaire – la coordination entre les autorités haïtiennes, les ONG présentes sur le terrain et les bailleurs internationaux est indispensable. Une mobilisation rapide, concertée et soutenue apparaît comme la seule voie pour atténuer l’impact des catastrophes à venir, réduire les pertes humaines et protéger les communautés les plus vulnérables.
Rédaction Kominotek NEWS