Alors qu’Haïti fait face à une crise sécuritaire sans précédent, marquée par la montée en puissance de groupes criminels armés, les États-Unis intensifient leurs efforts diplomatiques pour coordonner une réponse régionale. Le Département d’État américain a engagé des discussions stratégiques avec des membres de l’Organisation des États Américains (OEA) dans le but de mobiliser des troupes d’Amérique latine pour une mission en Haïti. Cette démarche vise à appuyer une transition démocratique dans le pays, tout en luttant activement contre les gangs qui contrôlent une large partie du territoire.
L’approche américaine repose sur deux axes principaux. D’un côté, une répression ciblée contre les groupes criminels, et de l’autre, un engagement diplomatique renforcé pour restaurer les institutions haïtiennes. Washington considère que la combinaison de ces deux dimensions est essentielle pour briser l’emprise des gangs et soutenir une sortie de crise politique durable.
Face à l’échec des initiatives précédentes, notamment la mission soutenue par les Nations Unies et menée par la police kenyane, les États-Unis ont choisi de s’appuyer sur l’OEA pour structurer cette nouvelle intervention. L’absence de financement, de logistique adéquate et d’engagement soutenu avait fortement limité l’efficacité de l’opération précédente.
Le Secrétaire général élu de l’OEA, Albert Randim, a exprimé son appui à cette initiative. Cette nouvelle dynamique rappelle l’intervention de l’OEA en République dominicaine en 1965, une référence historique mise en avant par l’administration américaine pour justifier sa démarche régionale.
Malgré leur rôle moteur dans l’élaboration de ce plan, les États-Unis ont affirmé ne pas envisager l’envoi de troupes sur le terrain. L’administration Trump privilégie une participation militaire de certains pays de la région, comme l’Argentine, le Canada et la Colombie. Le but est que la mission coordonnée par l’OEA soit prête et opérationnelle avant la fin de l’année 2025.
En complément de ces efforts, le Département d’État a durci sa position vis-à-vis des groupes criminels. Le Secrétaire d’État Marco Rubio a récemment annoncé la désignation de deux entités armées haïtiennes, la coalition « Viv Ansanm » et le gang « Grand Grif », comme organisations terroristes étrangères. Cette mesure vise à restreindre leurs capacités financières et logistiques, tout en renforçant la coopération internationale pour les combattre.
Alors que la situation sécuritaire en Haïti continue de se détériorer, cette initiative américaine marque un changement d’approche : privilégier une intervention régionale sous la bannière de l’OEA, plutôt qu’un engagement direct ou onusien. Reste à voir si cette stratégie obtiendra le soutien nécessaire des États membres et pourra répondre efficacement à la complexité de la crise haïtienne.
Rédaction Kominotek NEWS