Haïti – Insécurité : La grève des chauffeurs à Carrefour met en lumière le contrôle croissant des gangs
La commune de Carrefour, déjà ébranlée par une paralysie de deux jours imposée la semaine dernière par le chef de gang Krisla, est désormais confrontée à une nouvelle perturbation majeure. Depuis lundi, les chauffeurs qui assurent la liaison entre Carrefour et le Centre-ville ont entamé une grève illimitée pour protester contre la multiplication des postes de péage illégaux contrôlés par des groupes armés.
Selon plusieurs conducteurs interrogés, un sixième point de racket a été installé rue Cameau par les membres du gang de Village-de-Dieu. Ce nouveau poste s’ajoute à ceux déjà présents à Fontamara, Martissant, la 3e et la 1re avenue Bolosse, ainsi que dans la ruelle Alerte. Pour un aller-retour, les frais imposés par ces groupes criminels peuvent désormais atteindre jusqu’à 7000 gourdes.
« Ce n’est plus un métier, c’est une descente aux enfers », déplore un chauffeur rencontré sur place. Le tarif de la course, fixé à 100 gourdes, ne permet plus de couvrir ces frais imposés, poussant les chauffeurs à envisager une hausse à 125 ou 150 gourdes. Une mesure qui suscite déjà le mécontentement des passagers, eux-mêmes étranglés par l’inflation et l’insécurité ambiante.
Dans cette commune populaire de l’aire métropolitaine, les tensions sont vives. Les chauffeurs dénoncent l’inaction des autorités et appellent à une réponse urgente de l’État pour rétablir la libre circulation. En attendant, la population carrefouroise reste livrée à elle-même, entre peur, frustration et résilience forcée.
Rédaction Kominotek NEWS