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Haïti face à un effondrement imminent : quatre années de domination des gangs à Martissant plongent le pays dans une crise sans précédent

Le 1er juin 2025 marque un sombre anniversaire : il y a quatre ans, des groupes armés prenaient le contrôle du quartier de Martissant, à l’entrée sud de Port-au-Prince. Ce quartier, autrefois animé et plein de vie, est devenu un symbole de l’effondrement de l’État haïtien et de la montée en puissance des organisations criminelles.

Martissant, aujourd’hui sous la domination de gangs comme Gran-Ravine, 5 Secondes et Ti Bwa, est un territoire où la violence règne en maître. Les affrontements entre ces groupes ont déjà coûté la vie à des dizaines de personnes et déplacé des milliers d’autres. Les gangs ont érigé des barricades, pris le contrôle de bâtiments publics et privés, et commis des atrocités, y compris des meurtres, des viols et des enlèvements.

Cette situation a des répercussions dramatiques sur les départements du Sud, de la Grand’Anse, des Nippes et du Sud-Est. La route nationale n°2, principale artère reliant ces régions à la capitale, est sous la coupe des gangs, isolant ainsi la capitale du reste du pays. Cette coupure a entraîné des pénuries de biens de première nécessité et aggravé la crise alimentaire.

Selon les Nations unies, en 2024, plus de 5 600 personnes ont péri en Haïti en raison de la violence liée aux gangs, soit 1 000 de plus qu’en 2023. En outre, 2 212 personnes ont été blessées et 1 494 kidnappées. Aujourd’hui, les gangs contrôlent 85 % de Port-au-Prince et ont étendu leur influence à d’autres régions. Leurs activités incluent des massacres, des enlèvements, des extorsions, ainsi que le trafic d’armes et de munitions.

La violence des gangs a déplacé plus d’un million de personnes à travers le pays. Ces déplacés vivent souvent dans des conditions précaires, sans accès aux services de base. Les enfants sont particulièrement vulnérables, avec des gangs recrutant activement des mineurs, les soumettant à des abus physiques et sexuels. Selon certaines estimations, entre 30 et 50 % des membres des gangs seraient des enfants.

Face à cette crise, une Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS), dirigée par le Kenya, a été déployée en Haïti. Cependant, cette mission souffre d’un sous-financement et d’un manque d’équipement, ne comptant que 400 policiers kényans sur les 1 000 initialement prévus.

Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, avertit que sans un soutien international accru, les gangs pourraient prendre le contrôle total de la capitale, plongeant le pays dans un chaos encore plus profond et menaçant l’existence même du gouvernement haïtien.

Des milliers d’Haïtiens ont manifesté à plusieurs reprises pour dénoncer la violence des gangs et l’inaction du gouvernement. Les manifestants réclament des réformes politiques et un renforcement de la sécurité.

En réponse, les États-Unis ont désigné deux des principaux gangs haïtiens, Viv Ansanm et Gran Grif, comme organisations terroristes transnationales, dans l’espoir de limiter leur financement et leur influence.

Quatre ans après la chute de Martissant, Haïti est plongé dans une crise sécuritaire, humanitaire et politique sans précédent. La violence des gangs continue de s’intensifier, mettant en danger la stabilité du pays et la vie de millions de citoyens. Une action nationale et internationale concertée est désormais plus urgente que jamais pour rétablir l’ordre, protéger les populations vulnérables et reconstruire les institutions haïtiennes.

 

Rédaction Kominotek NEWS

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