Haïti face à la violence : La souveraineté mise en avant après la décision américaine sur les gangs
Le Conseil présidentiel de transition (CPT) a exprimé ses réserves face à la décision récente du département d’État américain de qualifier les gangs armés opérant en Haïti de « terroristes internationaux ». Par le biais d’un communiqué officiel, les autorités haïtiennes soulignent que cette mesure ne constitue « pas un pas dans la bonne direction » et appellent à une approche plus globale, cohérente et respectueuse de la souveraineté nationale pour faire face à la crise sécuritaire.
Dans son message, le CPT adopte un ton ferme en affirmant son rejet de toutes les formes de criminalité et de complicité. « Ni les bandits en sandales, ni les bandits en cravate » ne seront tolérés, peut-on lire, une formulation qui dénonce non seulement les chefs de gangs, mais aussi les élites politiques et économiques soupçonnées de complicité. Le Conseil rappelle avoir ordonné au gouvernement en place de prendre toutes les mesures nécessaires à l’encontre des individus déjà sanctionnés par la communauté internationale, indépendamment de leur statut.
Le CPT affirme sa volonté de travailler avec les pays partenaires pour lutter contre la violence armée et le crime organisé. Toutefois, il insiste sur l’importance d’une solidarité internationale fondée sur le respect des droits humains, le renforcement des institutions locales et un appui technique et logistique durable. Pour le Conseil, seules des actions coordonnées, enracinées dans le contexte haïtien, peuvent produire des résultats concrets.
La désignation des gangs haïtiens comme organisations terroristes internationales représente un geste fort de la part des États-Unis. Toutefois, selon le CPT, cette classification ne répond pas entièrement aux défis spécifiques du pays. Les autorités haïtiennes appellent à des solutions structurelles qui tiennent compte des réalités locales, dans un esprit de souveraineté et de responsabilité partagée.
Alors que la crise sécuritaire en Haïti reste préoccupante, la position du Conseil présidentiel de transition révèle une volonté de rompre avec les pratiques du passé tout en réaffirmant l’importance de solutions adaptées et durables. Si la coopération internationale demeure essentielle, le CPT insiste sur la nécessité d’une stratégie inclusive, centrée sur le renforcement de l’État de droit et la justice sociale.
Rédaction Kominotek NEWS