Dans un contexte marqué par l’instabilité et les défis liés à la diffusion de l’information, une cinquantaine de journalistes haïtiens ont participé à une formation en ligne intitulée « Informer en temps de crise ». Organisée jeudi par le Bureau des Affaires publiques de l’Ambassade des États-Unis en Haïti, cette séance virtuelle via Zoom avait pour objectif de renforcer les capacités des professionnels des médias à lutter contre la désinformation, particulièrement prégnante sur les réseaux sociaux.
Animée par Jean Marc Pulvar, un journaliste expérimenté de Radio Caraïbes internationale, cette rencontre s’est déroulée en deux phases : une présentation théorique suivie d’un échange interactif avec les participants. L’intervenant a insisté sur l’importance cruciale de la vérification rigoureuse des informations avant leur publication, soulignant que ce processus est essentiel pour éviter la propagation de fausses nouvelles.
Pulvar a également abordé des sujets clés tels que la sécurité des journalistes sur le terrain, la responsabilité sociale des médias et les cadres juridiques protégeant la liberté de la presse. Il a appelé les directions de rédaction à mettre en place des protocoles de protection adaptés pour leurs équipes, notamment dans des contextes dangereux. De plus, il a recommandé de former les journalistes à la gestion du stress et à l’accompagnement psychologique, en raison des situations traumatisantes auxquelles ils peuvent être confrontés.
Le journaliste martiniquais a en outre rappelé le rôle fondamental des médias : informer sans alarmer, en offrant une couverture équilibrée et diverse, reflétant les multiples perspectives. Cette mission est d’autant plus critique dans un environnement marqué par la tension et l’incertitude.
Au cours des échanges, les participants ont partagé les défis spécifiques qu’ils rencontrent au quotidien. Dodley Orélus, de Radio Télé Kiskeya, a notamment évoqué les difficultés de traiter des déclarations officielles lorsque celles-ci sont contredites par des vidéos diffusées par des chefs de gangs sur les réseaux sociaux. Ces situations mettent en lumière la complexité de la profession en Haïti, particulièrement dans les zones contrôlées par des groupes armés.
Les journalistes ont salué cette initiative, la considérant comme une opportunité précieuse pour enrichir leurs pratiques professionnelles et renforcer leur engagement en faveur d’une information fiable et responsable. Dans un contexte où le public haïtien est en quête de vérité et de repères, les participants ont exprimé leur volonté d’utiliser ces nouvelles compétences pour mieux servir la population.
En somme, cette formation s’inscrit dans un effort plus large pour renforcer la qualité de l’information en Haïti, un enjeu crucial pour stabiliser un pays confronté à de multiples crises.
Rédaction Kominotek NEWS
