Haïti : Demande d’expulsion de l’ambassadeur américain pour ses liens présumés avec des gangs
Dans une lettre adressée au Conseil Présidentiel de Transition (CPT), l’Association Militaire d’Haïti (AMIDH) a exigé l’expulsion de l’ambassadeur des États-Unis en Haïti, Dennis Bruce Hankins, l’accusant d’ingérence dans les affaires internes du pays. Selon l’AMIDH, l’ambassadeur aurait violé la souveraineté nationale et entretenu des liens avec des acteurs criminels, notamment des gangs.
L’association reproche à Dennis Hankins de s’être immiscé dans les affaires haïtiennes, ce qui constituerait une violation de la Convention de Vienne de 1961, qui encadre les relations diplomatiques internationales. L’AMIDH qualifie les actions de l’ambassadeur d’« ingérence grossière » et d’« attitude provocatrice », citant notamment des déclarations publiques qu’elle juge inappropriées.
La lettre cite des violations spécifiques des articles 41 et 9 de la Convention de Vienne, qui imposent le respect de la souveraineté du pays hôte et encadrent les activités diplomatiques. L’AMIDH accuse aussi l’ambassadeur de partager des informations avec des criminels recherchés par la Police Nationale d’Haïti, ce qui, selon elle, constituerait une infraction au Code pénal haïtien.
Plusieurs événements récents sont mentionnés pour étayer ces accusations, y compris la présence de Hankins au Ministère de la Défense haïtienne en juillet 2024, sans autorisation préalable. L’AMIDH souligne également des déclarations faites par l’ambassadeur, notamment sur Radio Métropole, où il aurait commenté des actions judiciaires contre des membres du CPT. L’AMIDH cite aussi une rencontre photographiée entre Hankins et Jimmy Cherisier, un chef de gang, alimentant les soupçons de complicité avec les groupes armés.
Bien que l’ambassade des États-Unis ait fermement démenti toute rencontre entre l’ambassadeur et des membres de gangs, l’AMIDH considère cette photo comme une preuve de l’implication de l’ambassadeur dans des activités illégales. En réponse, l’ambassade a publié un démenti formel sur les réseaux sociaux, affirmant que l’ambassadeur n’avait rencontré aucun gang haïtien.
Au-delà de l’ambassadeur Hankins, l’AMIDH dénonce l’influence croissante des puissances étrangères, y compris l’ONU et le programme Biden, qu’elle accuse de déstabiliser Haïti et de favoriser l’essor des gangs armés. L’AMIDH exprime ses préoccupations face à l’impact de ces interventions sur la souveraineté du pays et la sécurité nationale.
Dans la lettre reçue par le CPT le 6 novembre 2024, l’AMIDH exige que l’ambassadeur américain soit déclaré « Persona Non Grata » et qu’il soit expulsé sous 72 heures. Le Conseil Présidentiel de Transition n’a pas encore répondu à cette demande, qui pourrait avoir de lourdes conséquences sur les relations diplomatiques entre Haïti et les États-Unis.
Rédaction Kominotek News