Vingt-cinq ans après la mort de Jean Léopold Dominique, assassiné le 3 avril 2000, la justice haïtienne n’a toujours pas élucidé ce crime. Ce journaliste et militant, tué sous les balles devant les locaux de Radio Haïti Inter, a laissé derrière lui un héritage de lutte pour la liberté d’expression et la démocratie. Un quart de siècle plus tard, l’absence de procès et l’impunité entourant son meurtre symbolisent les failles persistentes du système judiciaire haïtien.
Aujourd’hui, la situation en Haïti semble s’être détériorée plutôt qu’améliorée. L’augmentation des violences liées aux gangs et l’instabilité politique ont paralysé les institutions étatiques. La justice, menacée, a dû se retrancher : le Tribunal de Première Instance et le Palais de Justice de Port-au-Prince ont été relocalisés en raison de l’insécurité. Cela témoigne de l’incapacité de l’État à assurer ses missions régaliennes, notamment celle de rendre justice.
Jean Léopold Dominique n’est pas le seul journaliste à avoir payé le prix fort pour sa quête de vérité. Jacques Roche, enlevé et assassiné en 2005, Vladimir Legagneur, disparu en 2018 lors d’un reportage, Antoinette Duclair et Rospide Pétion, abattus en 2021, figurent parmi une longue liste de professionnels de la presse réduits au silence par la violence.
Le silence des autorités face à ces crimes entretient un climat de peur et de censure. En Haïti, dénoncer la corruption ou les abus de pouvoir reste une entreprise périlleuse. La liberté de la presse, pour laquelle Jean Léopold Dominique s’est battu, demeure menacée.
Alors que le pays commémore cet anniversaire douloureux, l’impunité continue de régner. Comme l’avait déclaré Jean Léopold Dominique : « Les assassins sont dans la ville. » Ces mots résonnent encore aujourd’hui, rappelant l’urgence de rendre justice pour permettre à la société haïtienne de se reconstruire.
Rédaction Kominotek NEWS
