Aux Gonaïves, la tension est à son comble alors que des manifestations paralysent la circulation depuis plusieurs jours. Des groupes de citoyens déterminés réclament une union entre la police et la population pour éradiquer le banditisme, ciblant spécifiquement le groupe armé « Kokorat San Ras », tristement célèbre dans la région.
Ces manifestants, animés d’une volonté de libérer leur ville de l’emprise des gangs, évoquent un “mariage” symbolique entre les forces de l’ordre et la population pour combattre ensemble cette violence omniprésente. Leurs revendications sont claires : une coopération inédite entre civils et policiers pour faire tomber ce groupe armé.
Cependant, la réponse de « Kokorat San Ras » est glaciale. Le groupe armé, visiblement peu impressionné par ces soulèvements, a répliqué avec un sarcasme effrayant. Se vantant de passer leur temps à s’amuser, écouter de la musique et boire, les membres du gang ont nargué la population tout en exhibant leurs armes de guerre. Leur message est clair : ils attendent de pied ferme la confrontation, sous-entendant de manière inquiétante que toute tentative de soulèvement se terminerait dans un bain de sang.
Ce face-à-face, symbolisé par l’espoir des manifestants et l’arrogance des membres de « Kokorat San Ras », plonge la ville dans une atmosphère de peur et d’incertitude.
Cette situation rappelle tragiquement le carnage survenu à Canaan en Aout 2023, lorsque qu’un leader évangélique avait décidé de mobiliser les fidèles de son église pour attaquer les gangs armés. Ce mouvement, bien que né de la colère et du désespoir, s’était terminé de façon dramatique avec des dizaines de morts parmi les civils, incapables de rivaliser avec la puissance de feu des criminels. Cet événement funeste est un rappel brutal des risques auxquels la population est exposée lorsqu’elle se sent abandonnée et pousse à prendre les armes.
Il est urgent que les autorités concernées prennent leurs responsabilités et agissent de manière décisive pour apporter une solution durable à la crise des gangs. Sans une réponse rapide et efficace, le risque de voir la population, poussée au bord du désespoir, se livrer à des actions désespérées contre les groupes armés ne fera que croître, avec des conséquences potentiellement catastrophiques.
Rédaction Kominotek News
