Le 8 mars 2025, l’Unité de Lutte contre la Corruption (ULCC) a publié un rapport mettant en lumière des actes graves de corruption, d’abus de pouvoir et de falsification de documents publics impliquant Gerline Joseph, responsable du service de l’enregistrement et des opérations domaniales à la Direction départementale des impôts du Centre (DDI-C). Ce scandale a éclaboussé l’institution, soulevant des questions sur l’intégrité de l’administration publique.
L’affaire a commencé avec une plainte déposée par Étienne Pierre Derelus, un citoyen qui affirme avoir été spolié d’un terrain situé à Couette Sully, près de Hinche. Malgré un acte notarié légitime transférant ses droits à Jean Paul Joseph, Gerline Joseph a accordé, sans autorisation appropriée, un droit de fermage à Carole Dalusma, une tierce personne. Cette décision, en violation du décret du 22 septembre 1964, a été prise sans le consentement du directeur général des Contributions, démontrant un abus de pouvoir.
Lors de son audition, Gerline Joseph a admis avoir ignoré un jugement de la Cour de Cassation ordonnant le partage du terrain litigieux. Elle a justifié son action en disant n’avoir fait que « feuilleter » le document, minimisant ainsi la gravité de son geste. Elle a également reconnu avoir géré les dossiers de manière expéditive entre 2017 et 2021, évoquant des « désordres » administratifs sans toutefois se montrer réellement contrite.
L’enquête a révélé un lien personnel entre Gerline Joseph et Carole Dalusma, toutes deux membres de la communauté des Témoins de Jéhovah et amies de longue date. Ce favoritisme, interdit par la loi anticorruption de 2014, a conduit à une décision biaisée, portant préjudice aux droits légitimes d’Étienne Pierre Derelus.
Un autre aspect troublant de l’affaire est la modification manuelle d’un bordereau officiel daté du 9 mars 2021. Gerline Joseph a ajouté une note manuscrite pour justifier une prétendue « erreur de frappe ». Cette falsification constitue un faux en écriture publique, passible de sanctions pénales selon l’article 107 du Code pénal.
En conclusion, l’ULCC a recommandé plusieurs mesures : la suspension administrative de Gerline Joseph, l’ouverture de poursuites judiciaires pour abus de fonction, favoritisme et faux en écritures publiques, ainsi que le renforcement de l’éthique professionnelle au sein de la DDI-C. Ce scandale met une fois de plus en lumière les dérives d’une administration publique marquée par la corruption et l’impunité, laissant planer le doute sur d’autres décisions arbitraires prises dans l’ombre, au détriment des droits des citoyens.
Source : VBI
Rédaction Kominotek NEWS