Lors de l’événement « Mardis de la Nation », Franck Lauture, ancien député et signataire de l’avant-projet de Constitution récemment publié, a exposé les principales modifications prévues dans le document. Il a particulièrement mis en avant les réformes concernant les collectivités territoriales, les compétences du président, ainsi que la déconcentration des pouvoirs. Lauture a plaidé pour une lecture objective du texte soumis au Conseil Présidentiel de Transition (CPT).
Depuis la présentation de ce document à l’exécutif, les débats ont gagné en intensité. De nombreuses critiques soulignent que le texte ne reflète pas fidèlement la réalité haïtienne et qu’il exclut des domaines clés, notamment celui de la justice. En réponse, Franck Lauture soutient que l’avant-projet prend en compte les obstacles actuels qui freinent le développement du pays.
Selon M. Lauture, le texte propose des réformes majeures. Ainsi, les présidents ne pourront plus gérer les fonds publics sans justifier leur utilisation et devront être tenus responsables en cas d’actes de corruption. Il a également critiqué le système actuel où un président élu doit négocier avec le Parlement pour former son gouvernement, une pratique que ce projet de Constitution seeks to abolish.
Franck Lauture a également préconisé l’indépendance de l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) pour garantir l’impartialité des enquêtes. Il a par ailleurs pointé les dysfonctionnements au sein des municipalités, comme la présence de trois maires par commune, et estime que le texte offre des solutions viables pour améliorer la gouvernance locale.
M. Lauture a également dénoncé la répartition inégale du budget national, soulignant que la capitale absorbe une large part des ressources, au détriment des villes de province qui ne bénéficient d’aucun budget de développement. Cette situation contribue à la surpopulation de Port-au-Prince et à la marginalisation des sections communales.
Il a en outre souligné que, dans le nouveau projet de constitution, la jeunesse aura accès à des postes décisionnels, puisqu’il sera possible de se porter candidat à partir de 21 ans révolus.
Par ailleurs, l’ancien député a indiqué que, selon les propositions des parties prenantes, l’opposition doit être institutionnalisée. « Aujourd’hui, un président ne peut pas parvenir à un consensus avec l’opposition, car celle-ci n’est pas structurée ni institutionnalisée. Il y aura toujours un groupe pour s’opposer en affirmant qu’il n’a pas été consulté », a-t-il déclaré.
Enfin, M. Lauture a regretté l’absence de l’appareil judiciaire dans l’élaboration de l’avant-projet de constitution. Il estime toutefois qu’il n’est pas trop tard et que le comité de pilotage national reste ouvert aux discussions constructives et aux propositions des différents secteurs pour faire avancer ce projet de société.
Rédaction Kominotek NEWS