À l’approche du bicentenaire de l’indemnité imposée par la France à Haïti, l’ambassade haïtienne en France a organisé, le 9 avril 2025, une conférence-débat intitulée « Haïti et l’ordonnance royale du 17 avril 1825 (1825-1922) ». Cet événement a permis de revenir sur les circonstances de cette dette et ses répercussions durable sur le peuple haïtien. L’historienne et spécialiste des relations franco-haïtiennes, Gusti-Klara Gaillard, a livré des révélations édifiantes lors de cette rencontre.
Gusti-Klara Gaillard a expliqué que les indemnités versées par Haïti à la France après son indépendance en 1804 ne concernaient pas seulement les pertes financières des colons français. En effet, les calculs effectués par les Français à l’époque incluaient également la valeur marchande des esclaves affranchis. Cette pratique met en lumière les méthodes coercitives et inéquitables utilisées à l’époque, qui ont plongé Haïti dans une spirale de pauvreté et de dette.
Cette révélation souligne l’aspect moral et financier complexe de cette indemnité, qui a non seulement reconnaître la perte financière des colons, mais aussi évalué les esclaves comme des biens marchands. Cela montre à quel point les esclaves étaient considérés comme des marchandises plutôt que des êtres humains, même après l’abolition de l’esclavage.
L’historienne a également souligné l’impact à long terme de cette dette sur Haïti. Cette charge financière a empêché le pays de se développer économiquement et a contribué à maintenir Haïti dans un état de dépendance vis-à-vis de la France et d’autres pays. Cette situation a eu des conséquences sociales et politiques profondes, qui se font encore ressentir aujourd’hui.
La conférence-débat a également été l’occasion de réfléchir à la manière de réparer ces injustices historiques. Les participants ont discuté des moyens de mettre fin à cette dette morale et financière, qui pèse encore sur les épaules du peuple haïtien.
En conclusion, les révélations de Gusti-Klara Gaillard mettent en lumière les pratiques inéquitables et coercitives de l’époque coloniale et soulignent l’importance de reconnaître et de réparer les injustices historiques. Cette conférence-débat a permis de mieux comprendre les enjeux de cette dette et de réfléchir à des solutions pour un avenir plus équitable.
Rédaction Kominotek NEWS