Défis Majeurs pour les Facultés de Médecine Face à l’Insécurité
Les principales Facultés de médecine et des sciences de la santé situées au centre-ville de Port-au-Prince et dans ses environs traversent une crise sans précédent, marquée par des actes de vandalisme, de pillage et de perturbations majeures dans l’enseignement , depuis le 29 février 2024. Les locaux de la faculté de médecine et de pharmacie, de l’école de biologie médicale, et de l’école d’optométrie de l’Université d’État d’Haïti, qui abritent également l’École nationale des infirmières, sont sévèrement endommagés. Ces établissements, précédemment reconstruits avec le soutien de l’USAID après le séisme de 2010, ont été pillés et abandonnés .
Dans une interview accordée au Nouvelliste, le Dr Marc-Félix Civil, vice-doyen de la faculté de médecine, a exposé les efforts déployés pour maintenir l’année académique en cours. « Nous avons d’abord opté pour un enseignement à distance. L’Association médicale haïtienne a gentiment mis à notre disposition sa salle de conférence pour les cours en présentiel. Cependant, cette salle ne peut accueillir tous les étudiants », a-t-il précisé. En réponse, l’hôpital de Turgeau a mis à disposition 8 salles de classe pour la faculté, mais l’organisation des stages reste un problème majeur en raison de l’insécurité persistante.
À Pacot, la Faculté de médecine et des sciences de la santé de l’Université Notre-Dame d’Haïti (UNDH) fait face à des défis similaires. « Nous dispensons la majorité des cours en ligne. Pour les examens, nous utilisons le collège Notre-Dame d’Altagrâce », explique le Dr Lucita Laroche Merger, doyenne de la faculté. Le pillage de l’hôpital Saint-François de Sales, principal site de formation des étudiants de l’UNDH, a exacerbé les difficultés. Malgré cela, des centres hospitaliers fonctionnels dans l’aire métropolitaine offrent des places pour les stages.
En revanche, la Faculté de médecine et des sciences de la santé de l’Université Quisqueya semble mieux s’adapter à la situation. Son doyen, le Dr Audie Métayer, souligne que l’institution a pu maintenir ses cours en présentiel après une période d’enseignement exclusivement en ligne et hybride. Les stages, principalement situés en province, continuent sans trop de problèmes, bien que des interruptions aient eu lieu à l’hôpital Bernard Mevs. Toutefois, la faculté a perdu environ 30% de ses étudiants, bien que le départ de certains professeurs n’ait pas été aussi important.
Il est urgent de rétablir la sécurité pour permettre aux établissements de formation de fonctionner normalement et d’assurer la continuité des études médicales dans le pays.
Rédaction Kominotek News