Le trajet entre Port-au-Prince et Carrefour, autrefois fixé à 55 gourdes par les autorités, est devenu un parcours semé d’obstacles pour les chauffeurs de transport en commun. En raison de l’inaction du gouvernement, les gangs armés contrôlant plusieurs zones imposent maintenant des taxes illégales, faisant grimper le coût à environ 1 900 gourdes pour un aller-retour.
À chaque segment de route, un nouveau paiement est exigé. Dans la rue Nicolas, les bandits réclament 500 gourdes. Derrière le cimetière de Port-au-Prince, il faut débourser 250 gourdes. Sur la première avenue de Bolosse, les conducteurs doivent payer 150 gourdes. Martissant et Fontamara sont particulièrement onéreux, avec 500 gourdes exigées à chaque point. Au total, les sommes réclamées par les groupes armés peuvent s’élever à 1 900 gourdes pour un trajet complet.
Ces montants arbitraires pèsent lourdement sur les conducteurs. Déjà confrontés à la hausse des prix du carburant et à l’instabilité économique, leurs revenus modestes sont érodés par ces extorsions quotidiennes. Certains reconnaissent qu’ils ne peuvent plus effectuer le trajet complet sans risquer leur vie ou faire face à la faillite.
Les passagers ne sont pas épargnés non plus. Les tarifs des transports en commun augmentent inévitablement, touchant durement les familles les plus défavorisées. Dans de nombreux quartiers, les habitants limitent leurs déplacements ou marchent pendant des kilomètres pour éviter les zones contrôlées par les gangs.
Face à cette situation alarmante, les autorités restent silencieuses. Aucun plan d’action clair n’est prévu pour reprendre le contrôle de ces axes stratégiques. En attendant, la route de Port-au-Prince à Carrefour demeure un chemin de souffrance, marqué par la peur, l’abandon et la loi des armes.
Rédaction Kominotek NEWS