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Crise institutionnelle : des organisations de droits humains exigent des comptes et un plan d’urgence

L’annulation du référendum constitutionnel prévu pour le 11 mai 2025 a provoqué un tollé dans le secteur des droits humains. Plusieurs organisations haïtiennes, engagées dans la défense des droits de l’homme, ont vivement critiqué ce qu’elles considèrent comme un échec cuisant du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) et du Gouvernement. Dans une déclaration conjointe publiée le 12 mai, elles ont dénoncé une gestion chaotique des ressources publiques, un manque de réaction face à la crise sécuritaire et l’absence d’une vision claire pour sortir de l’impasse institutionnelle.

Selon les organisations signataires, cette annulation met en lumière la dérive d’un pouvoir intérimaire confronté à un déficit de légitimité et à une gouvernance défaillante. Elles rappellent que la date du 11 mai avait été fixée par le pouvoir exécutif lui-même, dans le cadre de l’accord politique du 3 avril 2024. Cet accord était censé tracer la voie vers le rétablissement de l’ordre constitutionnel. Le non-respect de cette échéance représente, à leurs yeux, un revers majeur dans un bilan déjà négatif du CPT, marqué par l’effondrement des institutions et la multiplication de la violence armée.

Parmi les préoccupations majeures exprimées, figure l’utilisation opaque des ressources de l’État. Des fonds avaient été alloués pour financer les travaux du Groupe de travail sur la Constitution et du Conseil Électoral Provisoire (CEP). Cependant, aucune explication claire n’a été fournie quant à l’usage réel de ces ressources. Les organisations exigent donc la publication d’un rapport détaillé sur les raisons de l’abandon du scrutin, ainsi que la réalisation d’un audit indépendant des dépenses engagées. « La population haïtienne a le droit de connaître la vérité sur cette possible malversation de fonds publics », affirment-elles avec fermeté.

Les organisations alertent également sur l’aggravation de la violence, en particulier dans la région métropolitaine de Port-au-Prince, où les gangs armés agissent en toute impunité. L’Artibonite est devenue un véritable champ de bataille, et même des zones autrefois épargnées, comme Mirebalais et Saut-d’Eau (dans le Centre), sont désormais touchées par l’insécurité. Face à cette situation alarmante, les défenseurs des droits humains réclament un plan d’action sécuritaire concret, crédible et assorti de résultats mesurables. Ils insistent pour que ce plan cible en priorité les zones les plus exposées à la violence.

Les signataires appellent en outre à l’élaboration d’une feuille de route claire pour la transition, fondée sur les leçons tirées des échecs précédents. Cette nouvelle orientation devra donner la priorité aux intérêts de la nation plutôt qu’aux considérations politiciennes. Alors que l’initiative référendaire s’est effondrée sans explication publique, les organisations de droits humains tiennent le CPT et le Gouvernement pour responsables et les exhortent à rendre des comptes à la population.

Six structures ont signé cette déclaration conjointe : le Collectif Défenseurs Plus (CDP), le Sant Karl Lévêque (SKL), l’Ordre des Défenseurs des Droits Humains (ORDEDH), l’Institut National pour la Défense des Droits Économiques, Sociaux et Culturels (INDDESC), l’Union des Avocats Progressistes pour l’Avancement d’Haïti (UNAPAHA), et le Centre d’Analyse et de Recherche en Droits de l’Homme (CARDH).

 

Rédaction Kominotek NEWS

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