Crise en Haïti : Leslie Voltaire rejette toute idée de pacte avec les gangs malgré la suggestion de l’OEA
Dans un entretien accordé au *Council of the Americas* et publié le 9 juin, Albert Ramdin, secrétaire général de l’Organisation des États Américains (OEA) depuis mars 2025, a défendu une approche inclusive pour sortir Haïti de l’impasse actuelle. Selon lui, il est essentiel de impliquer « la majorité ou la totalité des parties prenantes » dans le processus de résolution, y compris, de manière indirecte, les gangs qui contrôlent une large portion de la capitale.
Ramdin a évoqué la possibilité d’agir « par procuration » auprès de ces groupes, une stratégie visant à influencer les acteurs armés sans leur accorder une reconnaissance officielle. Bien que cette idée soit controversée, elle est présentée comme une solution pragmatique face à l’affaiblissement institutionnel sévère que traverse le pays.
Le gouvernement haïtien a réagi rapidement. Sur son compte X, le Conseiller-Président Leslie Voltaire a, d’une part, apprécié l’intérêt renouvelé de l’OEA pour la crise, mais a, d’autre part, fermement rejeté toute forme de dialogue, direct ou indirect, avec les gangs. « Haïti ne peut pas se permettre de négocier avec des terroristes », a-t-il déclaré. « Chaque jour, des policiers et des soldats perdent la vie, des familles sont détruites, des enfants sont abandonnés dans la rue. Nous ne pactiserons pas avec ceux qui ont fait du chaos leur arme politique. »
Cette prise de position intervient alors que les États-Unis viennent de classer les gangs haïtiens parmi les « véritables organisations terroristes mondiales ». Une rhétorique lourde de conséquences, utilisée notamment pour justifier un durcissement des politiques migratoires et le maintien de restrictions strictes sur les entrées en provenance d’Haïti, au nom de la sécurité nationale.
Pour Leslie Voltaire, la seule voie viable réside dans la justice, le rétablissement de l’ordre public et le renforcement des institutions républicaines. « Nous marcherons avec ceux qui partagent cette vision d’un avenir digne et sûr pour notre pays », a-t-il affirmé.
Face aux propositions internationales, le Conseiller-Président a tracé une ligne rouge claire : aucune légitimité ne sera accordée à ceux qui alimentent la terreur. Selon lui, la solution ne réside ni dans la négociation ni dans des arrangements de circonstance, mais dans le rétablissement ferme de l’autorité de l’État.
Rédaction Kominotek NEWS