Depuis sa création il y a près d’un an, le Conseil présidentiel de Transition (CPT) a connu trois présidents successifs. Durant cette période, les déplacements à l’étranger et les discours officiels se sont multipliés, tandis que l’insécurité et la crise économique se sont aggravées. À chaque mandat, les mêmes promesses sont répétées, mais de nouveaux territoires tombent entre les mains des gangs armés, semant le chaos et le désespoir.
Fin juillet, Edgard Leblanc Fils a participé à la 47ᵉ Conférence des chefs de gouvernement de la CARICOM en Grenade. En septembre, il s’est exprimé à l’ONU lors de la 79ᵉ session de l’Assemblée générale. Pendant ce temps, l’emprise des gangs sur Ganthier se renforçait, contraintes de fuir pour échapper à la violence. Malgré ces discours, les solutions concrètes pour résoudre la crise en Haïti restent introuvables.
Moins de trois semaines après son arrivée à la tête du CPT, Leslie Voltaire a participé à la COP16 en Colombie, où il a rencontré le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. Deux mois plus tard, il a effectué un nouveau déplacement en Colombie, cette fois avec neuf ministres haïtiens, pour une réunion binationale. Ces voyages ont soulevé des interrogations sur leur coût et leur impact réel sur la situation du pays. Alors que la population attend des résultats, les actions sur le terrain restent rares et opaques.
Fritz Alphonse Jean a entamé son mandat par un voyage à l’étranger, à la tête d’une délégation de 11 personnes. Cependant, aucun détail n’a été communiqué concernant la destination, l’objectif ou le coût de ce déplacement. Pendant ce temps, Carrefour-Feuilles est devenu un nouveau théâtre d’offensives des gangs, témoignant de l’aggravation de l’insécurité. L’opacité entourant ces déplacements a renforcé les doutes quant à leur utilité.
En 11 mois, ces trois présidents tournants ont multiplié les voyages et les rencontres internationales. Cependant, aucun résultat concret n’est visible en Haïti. L’insécurité continue de sévir, l’économie s’effondre et l’autorité de l’État recule face aux groupes armés. Les questions sur le coût de ces déplacements et leur impact sur la situation du pays restent sans réponses, alors que la population paie le prix fort du chaos.
Le bilan de ces 11 mois de présidence tournante est donc loin d’être positif. Les promesses répétées n’ont pas été tenues, et les Haïtiens attendent toujours des mesures concrètes pour sortir de cette crise. Le CPT doit désormais répondre à des questions pressantes : quels sont les fruits de ces déplacements à l’étranger ? Et comment la situation du pays peut-elle s’améliorer ? Seule la population, victime collatérale de ce chaos, peut témoigner des conséquences dramatiques de cette absence de résultats.
source : VBI
