Romain Le Cour, expert à l’Initiative mondiale contre la criminalité transnationale organisée (GI-TOC), souligne la domination stratégique d’Izo (Johnson André) dans le contrôle des routes maritimes autour de Port-au-Prince, permettant une circulation rapide des marchandises illicites et contournant les territoires rivaux.
Exploitant l’environnement sécuritaire fragile d’Haïti, Izo a étendu son empire criminel au-delà de la capitale, provoquant des affrontements meurtriers et déplaçant ainsi des centaines de familles. La complexité et la diversification du réseau criminel d’Izo posent un défi important aux efforts d’application de la loi, car il opère en toute impunité, même prêt à armer ses adversaires dans un but lucratif.
Dans un environnement où l’on n’arrive presque plus à compter les différents groupes de criminels armés, une figure jeune et énigmatique a émergé comme une force imposante, surpassant Jimmy Chérizier, dit Barbecue, en termes de pouvoir et d’influence. À seulement 26 ans, Izo commande le gang Vilaj de Dye – 5 Segonn avec une efficacité portant à sous-estimer son âge et son passé. Contrairement à Barbecue, qui a autrefois servi comme officier de police avant de se lancer dans la vie des gangs, Izo a gravi les échelons en se frayant un chemin vers le leadership grâce à sa ruse.
Même si les deux dirigeants font souvent les grands titres, Izo se distingue en tirant parti des médias sociaux, notamment à travers des clips de rap, pour amplifier sa personnalité et toucher un public plus large. Cependant, derrière cette façade tape-à-l’œil se cache une sombre réalité de crimes odieux perpétrés par le gang d’Izo, notamment des viols, des enlèvements et le trafic de drogue et d’armes, comme l’ont documenté les Nations Unies. Malgré son âge, l’emprise d’Izo sur le pouvoir est maintenue par la peur et la violence.
Redaction Kominotek News
