Un groupe d’élus républicains à la Chambre des représentants propose d’imposer des frais substantiels aux demandeurs d’asile aux États-Unis. Le projet, intégré à une série de propositions budgétaires pour l’année fiscale 2025, reflète une volonté de durcissement des politiques migratoires dans le sillage des orientations de l’ancien président Donald Trump.
Actuellement, la demande d’asile aux États-Unis est gratuite. Elle s’adresse aux personnes présentes physiquement sur le territoire ou à un point d’entrée officiel, qui sont persécutées ou craignent de l’être en raison de leur race, religion, nationalité, opinion politique ou appartenance à un groupe social spécifique. Mais le nouveau texte, porté par des membres républicains de la commission judiciaire à la Chambre, entend changer cette règle en imposant des frais d’un minimum de 1 000 dollars par demande.
Selon la proposition, ce montant pourrait être ajusté annuellement en fonction de l’inflation. Elle prévoit également des frais de 8 500 dollars pour qu’un migrant mineur non accompagné puisse être libéré par les autorités américaines.
Ce projet fait partie d’un effort plus large visant à rallier le Congrès autour du budget fédéral 2025. L’ancien président Donald Trump, toujours très influent dans les rangs républicains, milite activement pour que ce budget inclue des financements destinés à son programme d’expulsions massives de migrants en situation irrégulière.
Tom Homan, ancien directeur par intérim de l’ICE et aujourd’hui l’un des architectes de ce programme, a défendu ces mesures lors d’une entrevue avec ABC News. Il a affirmé que, selon les données de la dernière décennie, près de 90 % des demandes d’asile déposées à la frontière aboutissent à une ordonnance d’expulsion, car les demandeurs ne répondraient pas aux critères légaux de persécution.
Dans une déclaration donnée à la Maison-Blanche, Tom Homan a laissé entendre que l’administration Biden aurait volontairement toléré la présence de migrants en situation irrégulière sur le sol américain dans le but d’en tirer un avantage électoral futur. Ces propos s’inscrivent dans une rhétorique de plus en plus polarisante à l’approche des élections présidentielles de 2026.
Un sondage réalisé par ABC News, en partenariat avec le Washington Post et Ipsos, indique que 53 % des Américains désapprouvent la gestion actuelle de la politique migratoire par la Maison-Blanche, soit une hausse de 5 points depuis février. Ce climat d’insatisfaction semble alimenter le soutien à des mesures plus strictes, comme celles proposées par les élus républicains.
Rédaction Kominotek NEWS