La Cour suprême de l’Argentine a confirmé, mardi 10 juin, la condamnation de l’ancienne présidente Cristina Kirchner de Fernández à une peine de six ans de prison, ainsi qu’à une interdiction à vie d’exercer toute fonction publique. Cette décision, rendue en 2022, fait suite à des irrégularités constatées dans l’attribution de marchés de travaux routiers dans la province de Santa Cruz, dans le sud du pays. Le dernier recours en appel déposé par l’ex-chef de l’État a été rejeté par la Cour suprême.
Dans un arrêt signé par les juges Horacio Rosatti, Carlos Rosenkrantz et Ricardo Lorenzetti, il est souligné que « les jugements précédents ont été fondés sur des preuves abondantes, sans qu’il ait été démontré que la décision en appel constituait une dérivation non raisonnée du droit en vigueur ou qu’une garantie constitutionnelle avait été violée au cours de la procédure ». Les juges ont ainsi affirmé que « la procédure régulière a été respectée et que la requérante a obtenu un jugement fondé sur la loi ».
Cependant, Cristina Fernández n’a pas hésité à critiquer violemment les magistrats, les qualifiant de « trois marigots répondant à des commandements supérieurs » et de « triumvirat d’indésirables ». Malgré ces attaques, la Cour suprême a maintenu sa position, estimant que les preuves présentées étaient suffisantes pour justifier la condamnation.
Par ailleurs, le président argentin, Javier Milei, a réagi à cette décision sur les réseaux sociaux. Sur X, l’ancienne plateforme Twitter, il a qualifié l’arrêt de « Justice. Fin », en affirmant que « la République fonctionne ». Cette réaction a suscité des réactions mitigées, certains approuvant fermement la décision tandis que d’autres l’ont critiquée.
Selon des sources judiciaires, la décision de la Cour suprême doit maintenant être transmise à la Cour pénale fédérale 2 pour l’exécution de la peine prononcée en 2022. Cependant, Cristina Fernández pourrait échapper à l’incarcération si sa défense demande au juge chargé de l’exécution de la sentence, Jorge Gorini, de lui accorder le bénéfice d’une assignation à résidence. Cette demande pourrait être examinée en raison de son âge avancé – 72 ans –, selon les dispositions légales en vigueur en Argentine.
Cette affaire a suscité un vif débat dans le pays, avec des réactions contrastées selon les positions politiques. Certains voient dans cette condamnation une avancée pour la justice et la transparence, tandis que d’autres y perçoivent une manœuvre politique visant à éloigner une figure influente de la scène publique. Quoi qu’il en soit, cette décision judiciaire marque un tournant dans l’histoire récente de l’Argentine.
Rédaction Kominotek NEWS